
Le Top 14 version 2025-2026 est plus fermé que jamais. Les succès à l’extérieur deviennent une exception, et la domination des clubs à domicile s’impose comme la grande tendance de ce début de saison.
Depuis la première journée, où Bayonne, Pau et Toulon avaient réussi à s’imposer loin de leurs bases, seuls quatre succès à l’extérieur ont été enregistrés en cinquante-cinq matchs.
La victoire de La Rochelle à Lyon (36-19), le week-end dernier, est ainsi apparue comme un véritable exploit. Avant cette rencontre, les clubs du “Top 12” restaient sur trente-cinq matchs d’invincibilité à domicile, un chiffre qui illustre la densité et l’équilibre du championnat comme l’explique Midi Olympique.
Même les bonus défensifs, seulement dix en près de soixante rencontres, confirment la tendance : les écarts sont nets, les surprises rares.
Pour Ugo Mola, entraîneur du Stade Toulousain, cette situation traduit un championnat “homogène”, porté par des clubs de plus en plus compétitifs.
« Force est de reconnaître que, mis à part sur le terrain des deux équipes en difficulté, il n’y a plus une victoire à l’extérieur. Ça doit signifier quelque chose. On voit des environnements assez incroyables comme à Bayonne ou ici, à Pau », soulignait-il mi-octobre.
Le cas de Bayonne illustre parfaitement ce phénomène : le stade Jean-Dauger reste imprenable depuis plus de seize mois. Même le champion en titre, Toulouse, y a sombré, tout comme Montpellier ou Bordeaux-Bègles sur d’autres pelouses réputées imprenables.
Cette invincibilité généralisée s’explique aussi par des choix de gestion et des considérations économiques comme l’affirme le bi-hebdomadaire.
Et pour cause, les clubs préfèrent sécuriser les matchs à domicile, où se jouent la fidélisation du public et la satisfaction des partenaires.
« En début de saison, les compositions tournent moins ; mais quand tu arrives à la septième, huitième journée, il y a un peu plus de rotation, un peu moins d’équilibre d’équipe », admettait Pierre Mignoni, manager de Toulon.
Résultat : les déplacements deviennent périlleux et souvent synonymes de lourdes défaites pour les formations remaniées. Le Top 14 gagne en cohérence, mais perd en imprévisibilité.
Reste à savoir si la période des doublons internationaux, prévue en novembre, viendra rebattre les cartes. Les “forteresses” comme Bayonne, Pau ou Bordeaux seront alors privées de certains cadres, offrant peut-être aux visiteurs l’occasion rare de créer la surprise.
En attendant, gagner à l’extérieur est devenu un exploit, et perdre à domicile, une faute stratégique.







