
C’est un scénario bien connu à Ernest-Wallon. À chaque fenêtre internationale, le Stade Toulousain voit filer une bonne partie de son effectif vers Marcoussis.
Mais là où d’autres clubs du Top 14 plongeraient, le triple champion de France en titre continue, lui, à performer sans trembler.
Cette saison, le défi s’annonce d’autant plus complexe que les blessures se sont ajoutées aux absences internationales : Colombe, Mauvaka, Brennan, Cros ou encore Banos manquent à l’appel.
Mais rien d’inédit pour le club le plus titré du rugby français (24 Boucliers de Brennus, 6 Champions Cup). Laurent Thuéry, entraîneur de la défense, en avait rappelé la philosophie dès la victoire fleuve face à Toulon (59-24). Extrait :
« On va construire (cette semaine) en se resserrant, avec les forces en présence, nos saisons passées se sont construites dans le caractère dans ces moments-là. »
La recette porte ses fruits : l’an dernier, Toulouse avait engrangé 24 points sur six matchs disputés sans ses stars.
Dans ces périodes de doublons, la jeunesse toulousaine sort les crocs. Chaque saison, de nouveaux visages s’affirment, motivés à prouver qu’ils ont leur place parmi les meilleurs.
Guillaume Cramont, aujourd’hui international, l’avait résumé avec fierté. Extrait :
« On a envie de montrer qu’on a tous notre place ici. Que ça reste le Stade Toulousain, pas l’équipe B. »
Le secret de cette régularité ? Une organisation millimétrée et une philosophie d’adaptation permanente, comme le souligne David Mélé, responsable des skills. Propos rapportés par Le Figaro. Extrait :
« On est le seul sport où le championnat domestique joue toujours durant la fenêtre internationale. Après, ça a toujours été comme ça et on arrive à y répondre favorablement. Est-ce que c’est un réel problème ? Je ne sais pas. Forcément, cela nous perturbe car on passe plus de 60 % de la saison sans eux mais au final, on arrive à développer d’autres joueurs et les exposer à ce moment-là. »
C’est notamment ainsi que Thomas Lacombre, Paul Costes ou Mathis Castro-Ferreira ont éclot ces dernières saisons.
À la tête de ce collectif, Ugo Mola reste fidèle à son pragmatisme. L’entraîneur toulousain, habitué à jongler avec les absences, garde le cap malgré les turbulences. Extrait :
« Ce n’est jamais simple de perdre 13, 14, 15, 16 ou 17 de tes meilleurs joueurs. Mais, encore une fois, les règles sont connues de tous. C’est le prix à payer pour avoir une équipe performante. J’essaie de maîtriser les choses sur lesquelles j’ai des leviers. Là, ça ne dépend pas de moi. C’est comme quand tu montes dans l’avion, tu espères juste atterrir une fois que tu es parti mais ça ne dépend pas de toi. »
Privé de stars mais jamais sans ambitions, le Stade Toulousain reste fidèle à son ADN : rigueur, collectif et excellence.
Une nouvelle fois, les doublons serviront de tremplin aux jeunes talents du club, dans une mécanique bien huilée que la France entière envie.
N’oublions pas non plus le bonus de salary cap accordé pour les internationaux premium, qui permet de recruter et d’étoffer son effectif.
En somme, entre profondeur d’effectif et jeunesse talentueuse, Toulouse peut voir venir.







