L’USAP a bouclé son premier gros bloc de la saison dans la douleur.
Après neuf journées de Top 14, le club catalan affiche un seul petit point au compteur — un bilan historiquement bas, jamais vu depuis la remontée dans l’élite. Malgré une combativité toujours intacte, les lacunes structurelles du groupe sont criantes : inefficacité offensive, conquête fragile, infirmerie saturée et un recrutement qui peine à transformer l’équipe.
Le revers concédé à Pau (27-23) samedi dernier n’a fait que confirmer le constat. En attaque, Perpignan traîne la pire moyenne du championnat avec 142 points marqués et seulement 15 essais inscrits, soit moins de deux par match. Un comble pour une formation pourtant quatrième en mètres parcourus ballon en main. L’USAP joue, mais ne franchit pas : seule Montauban fait pire dans ce domaine.
Les blessures expliquent en partie cette stérilité. Vingt et un joueurs étaient absents la semaine dernière, parmi eux Jake McIntyre, Jefferson-Lee Joseph, Joaquín Oviedo, Duguivalu ou Posolo Tuilagi. Les jeunes (Granell, Forner, Chinarro, Dvali) ont bien répondu, mais l’équipe manque clairement de poids et de créativité.
Autre secteur en berne : la conquête. Longtemps fer de lance catalan, la mêlée souffre. Les piliers Giorgi Beria et Kieran Brookes ne dominent plus comme avant, et la touche tourne à la loterie avec seulement 71,5 % de réussite. L’USAP figure aussi parmi les formations les plus sanctionnées du Top 14 (120 pénalités sifflées, plus de 13 par match).
La défense, elle, reste le dernier point d’appui d’un groupe à la dérive : 30 points encaissés de moyenne, un chiffre élevé mais comparable à ceux de Castres ou Lyon.
Côté recrues, le bilan est mitigé. L’Écossais Jamie Ritchie tire son épingle du jeu : exemplaire, capitaine à deux reprises, il est déjà l’un des leaders du vestiaire. Le polyvalent Mattéo Le Corvec (9 matches) apporte de l’énergie et a inscrit deux essais, tandis que Peceli Yato, prometteur avant sa blessure, et Jordan Petaia, encore trop peu vu, frustrent les attentes.
Après neuf journées, le constat est sans appel : l’USAP doit réagir vite si elle veut éviter de revivre la saison du pire cauchemar. Entre infirmerie débordante, conquête fragile et efficacité absente, le chantier est colossal pour Laurent Labit et son staff.
