
Deux semaines après avoir été la cible d’insultes racistes, Wesley Essomba, 23 ans, deuxième ligne de l’AS Fleurance, reste marqué par cet épisode survenu lors d’un déplacement à La Seyne-sur-Mer (Var) avec les Espoirs nationaux du club gersois.
Wesley Essomba s’est confié via La Dépêche.
« Noir de merde » : des messages d’une violence inouïe
Alors que son équipe se rendait dans le Var, le joueur découvre, abasourdi, une série de messages à caractère raciste publiés sur un groupe Snapchat réunissant d’anciens et d’actuels joueurs de l’US Seynoise.
« Noir de merde », “je vais le choquer avec ma tebe de facho…”* — les propos sont explicites, agrémentés d’émoticônes de bananes.
Prévenu par un coéquipier passé par La Seyne, Wesley Essomba réagit immédiatement :
« J’ai répondu en disant que ce n’étaient pas des hommes. Je leur ai dit que si c’était vraiment des bonshommes, ils n’avaient qu’à m’envoyer des messages en privé. »
Les entraîneurs du club gersois, informés dès l’arrivée à l’hôtel, ont aussitôt apporté leur soutien à leur joueur.
Intimidations et maturité
Le lendemain, le jeune joueur reste digne malgré un climat tendu.
« En arrivant au stade, deux personnes me regardaient fixement, d’un air méchant. L’un a marmonné quelque chose mais je n’ai pas entendu. »
Un membre du staff adverse aurait tenté de l’intimider, sans succès. Wesley Essomba n’a pas répondu aux provocations et n’a commis aucun écart.
« Je ne suis pas la seule victime. Deux joueurs ont reçu des coups durant le match », explique-t-il.
Une plainte déposée et une exclusion définitive
Choqué, le joueur a décidé de porter plainte pour propos à caractère raciste.
« Ça fait près de quinze ans que je joue, c’est la première fois que je vois quelque chose d’aussi grave. »
L’US Seynoise, avertie avant la rencontre, a d’abord écarté le joueur concerné avant d’annoncer son exclusion définitive du club.
Le communiqué évoque une « sanction exemplaire » et rappelle « la tolérance zéro face au racisme ».
Mais pour Wesley Essomba, le combat ne s’arrête pas là :
« On a pu avoir l’identité de l’auteur, mais je ne sais pas si certains autres jouent toujours. »
Un rappel brutal que, même dans le monde du rugby réputé pour ses valeurs, le combat contre le racisme reste loin d’être gagné.







