Rien ne va plus pour les Wallabies. En pleine tourmente, l’Australie s’apprête à disputer deux matchs capitaux face à l’Irlande puis à la France pour sauver l’honneur d’une tournée d’automne cauchemardesque.
Battus coup sur coup par l’Angleterre (25-7) et l’Italie (26-19), les hommes de Joe Schmidt n’ont plus le droit à l’erreur. Une nouvelle défaite samedi à Dublin, suivie d’un revers contre les Bleus le 22 novembre, ferait basculer cette génération dans l’histoire… pour les mauvaises raisons : aucune équipe australienne n’a bouclé une tournée européenne sans victoire depuis 1958.
Privés de leur capitaine et cadre du pack, Will Skelton, blessé à la cheville lors du match de Top 14 contre Toulon, les Wallabies se présentent considérablement amoindris. Son absence, ajoutée à celle de Carter Gordon (quadriceps), handicape lourdement une formation déjà éreintée par un calendrier infernal : quinze tests en vingt semaines, dont trois face aux Lions britanniques et deux contre les All Blacks.
Pour tenter de sauver la tournée, James O’Connor a été rappelé pour couvrir le poste d’ouvreur. Mais dans un groupe marqué par la fatigue, l’heure est surtout à la mobilisation générale. « On a encore assez d’essence dans le réservoir », assure le pilier Angus Bell. « Jouer pour les Wallabies, jouer pour son pays, c’est un immense honneur. Chaque maillot porté est un privilège. On est prêts pour les deux prochaines semaines. On va tout donner pour redresser la barre. »
Le sélectionneur Joe Schmidt a reconnu après la défaite contre l’Italie que la fatigue commençait à peser, mais ses joueurs refusent d’en faire une excuse. « Ce matin, c’était dur », concède Bell. « Même quand on gagne, on a des discussions franches. C’est ça, être dans un environnement professionnel avec des standards élevés. »
Le défi sera colossal samedi face à l’Irlande, troisième nation mondiale, qui prépare déjà son choc contre l’Afrique du Sud. Andy Farrell pourrait procéder à quelques ajustements : Jamie Osborne est forfait, tandis que Mack Hansen et Stuart McCloskey font leur retour dans le groupe.
Sous pression, l’Australie joue bien plus qu’une victoire : elle joue sa crédibilité à moins de deux ans de « sa » Coupe du monde, prévue à domicile en 2027. Un nouveau revers ferait vaciller une institution déjà en pleine crise de confiance.
