
Figure du rugby français, Yannick Nyanga s’est confié dans les colonnes d’Actu Rugby sur l’importance de Siya Kolisi, capitaine emblématique de l’Afrique du Sud, dans le vestiaire des Springboks mais aussi dans le monde du rugby.
Proche du troisième-ligne, l’ancien international français n’a pas caché sa déception face à l’attitude du public du Stade de France, samedi dernier, lors du match entre les Bleus et les Boks (17-32).
Un héros au-delà du rugby
Symbole absolu de l’Afrique du Sud moderne, Siya Kolisi incarne depuis des années bien plus qu’un simple joueur de rugby. Premier capitaine noir à soulever la Coupe du monde (2019, 2023), il est devenu le visage de cette « nation arc-en-ciel » capable de rassembler toutes les communautés de son pays.
Pour Yannick Nyanga, son parcours dépasse le cadre du sport :
« Siya est quelqu’un d’exceptionnel et je trouve qu’on ne parle pas assez de ce qu’il est en train de réaliser dans le monde du rugby. On ne parle pas assez de son parcours qui est exceptionnel. On pourrait faire un film avec sa vie !
Comment un joueur qui vient d’aussi loin que lui et qui arrive aussi haut, dans un pays qui a autant de difficultés que l’Afrique du Sud, arrive malgré tout à avoir ce message de paix. Siya a clairement rassemblé les Blancs, les Noirs, les Métis, qui sont tous réunis aujourd’hui autour de l’Afrique du Sud. Il est le symbole de ça. »
Un accueil jugé injuste
Si Kolisi célébrait sa 100e sélection internationale samedi au Stade de France, la fête a été quelque peu ternie par les sifflets venus des tribunes. Pour Nyanga, ancien directeur sportif du Racing 92 où Kolisi a évolué une saison, ces réactions sont injustifiées.
« J’étais un peu déçu de voir des gens le siffler au Stade de France. J’ai trouvé ça assez déplacé parce qu’il a toujours eu des mots élogieux envers la France, envers le rugby français. Il a été très franc et honnête en reconnaissant qu’il n’avait pas amené ce qu’il voulait lors de son passage ici. C’est un garçon qui est très élégant et alors qu’on ne l’a pas toujours été avec lui. »
Le respect avant tout
Pour Nyanga, cette situation met surtout en lumière le manque de reconnaissance que le rugby français accorde parfois à ceux qui, comme Kolisi, ont marqué leur sport par leur humanité autant que par leurs performances.
Le double champion du monde sud-africain reste, selon lui, un modèle universel.







