
La victoire face aux Fidji (34-21) n’a pas vraiment rassuré. Et Fabien Galthié n’a pas cherché à s’en cacher : pour lui, le principal problème n’est pas seulement la discipline ou les blessures… mais le manque de temps passé avec ses joueurs.
Après le match, le sélectionneur a pointé un mal récurrent.
« Ce n’est pas nous qui assumons la préparation des joueurs. Leur suivi au quotidien, leur condition physique, leur charge de travail, tout cela est d’abord géré par leurs clubs », rappelle-t-il via Midi Olympique. Un constat froid, mais réaliste : les Bleus n’appartiennent à l’équipe de France que par intermittence.
Lorsqu’ils rejoignent Marcoussis, l’encadrement n’a que quelques jours pour remettre tout le monde au même niveau. « Lorsque nous les retrouvons, nous disposons seulement de trois semaines d’entraînement… tout est extrêmement structuré », poursuit-il. Le staff doit donc condenser préparation physique, travail technique et stratégie en un minimum de temps. « L’objectif, c’est de les exposer progressivement aux intensités du match international ».
Galthié insiste aussi sur un point essentiel : il est presque impossible pour lui d’évaluer réellement l’état physique des joueurs.
« Je ne peux pas porter de jugement définitif sur leur état de forme individuel… Les mieux placés pour parler de leurs sensations, ce sont les joueurs eux-mêmes. »
Et derrière cette explication se cache une frustration plus large : comment rivaliser avec des équipes qui, elles, ont du temps ? Le sélectionneur l’a déjà dit après le match perdu contre l’Afrique du Sud, et il l’a répété ce week-end.
« Pour ce qui est du collectif, nous avons besoin de temps, de matchs, de vécu partagé… Jouer ensemble, c’est apprendre à s’adapter collectivement. »
Or, les Bleus disputent seulement trois rencontres cet automne. « Le match que nous venons de jouer n’est que notre deuxième… D’autres Nations en auront disputé cinq sur la même période et ça compte dans le classement IRB d’en jouer cinq. »
En filigrane, le message est limpide : l’équipe de France manque de rythme, manque de vécu commun, manque de temps.
Et dans le rugby international, ce manque-là fait souvent toute la différence.







