À Perpignan, on n’attendait plus personne. Et surtout pas lui. Pourtant, à quelques mois de ses 40 ans, Benjamin Urdapilleta a débarqué à l’USAP avec une énergie qui surprend tout le monde. L’Argentin, qui avait officiellement rangé les crampons en juin, a dit oui en quelques heures à la mission commando imaginée par Laurent Labit.
Un choix qui intrigue : pourquoi revenir maintenant ? La réponse est simple. Urdapilleta aime trop ce sport pour refuser un défi pareil.
Depuis son arrivée, le buteur historique du Top 14 affiche une forme insolente, comme si le temps n’avait pas de prise sur lui. Ses premiers pas à Aimé-Giral ont d’ailleurs dissipé les doutes : l’ouvreur court, chambre, discute, guide… et s’impose déjà comme un leader naturel. Une attitude qui impressionne même les cadres.
Son compatriote Jerónimo de la Fuente n’a pas été surpris : « Benja, tout le monde le connaît… Je suis content qu’il soit ici parce que je sais qu’il va nous aider à nous améliorer et arriver à nos objectifs. Il sait comment vit un vestiaire, il a énormément d’expérience, et depuis qu’il est arrivé, il a commencé à évoquer des choses à améliorer, et c’est déjà une façon d’être un leader. »
Un vestiaire immédiatement conquis
À peine arrivé, Urdapilleta s’est fondu dans le groupe comme s’il y était depuis des années. Son attitude séduit autant qu’elle rassure. Le staff le voit déjà comme un point d’appui essentiel. Mathieu Cidre résume parfaitement le sentiment général :
« Il n’est pas un inconnu dans le Top 14, ce n’est pas un jeune joueur qui arrive sans repères. Il a cette capacité à rapidement s’adapter et il va amener son expérience à l’équipe, sa grinta, sa qualité de jeu au pied, que ce soit dans le jeu ou face aux perches. »
Le record de Teulet en ligne de mire
En plus d’aider Perpignan à sortir de la zone rouge, Urdapilleta peut marquer l’histoire. Il lui manque seulement 97 points pour devenir le meilleur réalisateur de tous les temps en Top 14. Une motivation supplémentaire, confirmée par de la Fuente :
« Quand j’ai parlé avec lui, il m’a dit oui de suite parce qu’il voulait aussi continuer son défi personnel. Il m’a dit : “Je veux continuer à mettre des points pour le record, mais surtout aider le club à sortir de cette situation.” »
Laurent Labit l’avait senti :
« Il est prêt et je crois que c’est un bel endroit pour lui, les gens vont l’apprécier, il va nous aider grandement pour notre mission ».
Si Perpignan parvient à se relancer, on pourra dire que l’énergie d’un quarantenaire aura rallumé une flamme que beaucoup pensaient éteinte. Et à voir son enthousiasme, Aimé-Giral risque bien de devenir son dernier grand théâtre.
