À seulement 22 ans, Joseph-Aukuso Sua’ali’i est devenu bien plus qu’une recrue star : il est le pari géant de l’Australie pour retrouver son rang mondial à deux ans de “sa” Coupe du monde 2027. Sauf que le phénomène venu du rugby à XIII débarque à Paris usé, après une année à apprendre un nouveau sport sur un rythme infernal… tout en portant une équipe en pleine crise.
Un prodige XXL importé de la NRL
La fédération australienne n’a pas hésité à casser sa tirelire en 2024 pour attirer le joyau du rugby à XIII, superstar en NRL et symbole de puissance (1,93 m, fusée sur les appuis, impact dévastateur). Comme beaucoup d’Australiens avant lui, il a sauté le pas vers le XV pour viser un Mondial à domicile.
Lancé contre l’Angleterre fin 2024, il a enchaîné Super Rugby, blessures, puis un marathon de 13 matchs internationaux depuis juillet. Un rythme de vétéran, pour un joueur qui découvre encore le code.
Et samedi soir au Stade de France, il jouera son 14e match en quatre mois, dans une rencontre cruciale : l’Australie doit battre la France de 16 points pour redevenir tête de série mondiale.
Un jeune déjà devenu cadre
Malgré sa fatigue, Sua’ali’i impressionne par son humilité et sa maturité :
« J’apprends simplement. J’ai posé beaucoup de questions. Je crois que c’est l’une de mes forces : toujours poser des questions. Comment puis-je m’améliorer ? Me connecter avec l’équipe ? »
Nommé pour le titre de Révélation de l’Année par World Rugby, il brille dans les airs, un secteur où les Bleus souffrent encore. Et il sait que son rôle ne se limite plus à porter le ballon :
« Le rugby ne se résume pas à simplement avoir le ballon en main. On peut avoir un impact en défense, dans les airs, en aidant les coéquipiers à trouver des espaces (…) Je suis encore en train de grandir dans ce sport. »
Une fusée en perte d’énergie
Sa campagne 2025 l’avait vu démarrer sur les chapeaux de roues : quatre essais en quatre matchs lors du Rugby Championship, dont un en Afrique du Sud (38-22). Mais depuis, l’Australie s’est effondrée : six défaites en sept matchs et une tournée européenne presque catastrophique (Angleterre, Italie, Irlande).
Le joueur le sait :
« Les trois dernières semaines ont vraiment mis à l’épreuve notre caractère en tant qu’équipe, et même individuellement. Je préfère voir cela comme un défi. »
Son entraîneur Joe Schmidt, lui aussi éprouvé, résume la frustration du clan australien :
« C’est frustrant de traverser une période d’apprentissage sans avoir la récompense visible du résultat ».
Un danger immédiat pour les Bleus
Épuisé ou non, Sua’ali’i reste l’une des plus grosses menaces pour la France samedi, tant par sa présence aérienne que par son explosivité au centre. Et surtout parce qu’il joue l’un des matchs les plus importants de sa jeune carrière.
Les Wallabies jouent leur avenir mondial. Sua’ali’i joue déjà son statut de superstar.
