La défaite à domicile contre Castres (17-19) a déclenché un véritable électrochoc.
Samedi soir, Ronan O’Gara est apparu plus cash que jamais, presque incrédule devant l’incapacité de son équipe à faire basculer un match pourtant joué à 15 contre 12 pendant de longues minutes. Un constat qui, selon lui, révèle un mal bien plus profond : l’absence de leadership clair dans un groupe en plein doute.
Pendant dix-huit minutes de conférence de presse, le manager rochelais a balayé tous les sujets. Et son diagnostic est sans appel : La Rochelle s’est perdue dans sa propre confusion. « On a joué à toucher », a-t-il d’abord fustigé, regrettant une entame catastrophique et un manque total de maîtrise lors des supériorités numériques, dont les Rochelais n’ont tiré que quatre points.
Face à ce gâchis, l’Irlandais a décrit une équipe incapable de prendre une décision claire quand l’avantage était total via Midi Olympique :
« À 15 contre 12… Si j’ai bien compris dans le vestiaire après le match, on a trop de choix et pas suffisamment de choix. Beaucoup de mecs ont parlé, ils ont tous dit des choses différentes et ça a peut-être créé un peu de confusion. On n’était pas fluides, pas naturels, avec un manque de vitesse et de précision. Quand on doit taper, on court. Quand on court, on doit taper… J’ai besoin qu’un leader prenne le contrôle de cette équipe. Surtout en hiver. »
Hastoy et Kaddouri dans le viseur
Fait rare : O’Gara a cité deux joueurs, directement. D’abord son jeune pilier Kaddouri, sorti à la pause :
« Je l’ai fait commencer parce qu’il était exceptionnel. Mais quelque chose que j’ai souvent appris : trop de compliments, tu prends le melon, trop de fautes… Ce n’est pas un grand joueur mais il est jeune. Je vais travailler avec lui pour l’aider à être plus performant. Chaque faute coûte dans le Top 14 et aujourd’hui on a combien de fautes de main ? »
Puis Antoine Hastoy, coupable d’un renvoi contré sur l’essai castrais :
« Je trouve qu’Antoine est un magnifique joueur mais il a plus à donner. Il est en « work in progress » : il y a un travail à faire pour qu’il me comprenne et que je le comprenne. J’ai une énorme estime pour lui. Il y a de la compétition entre lui et Ihaia (West). Je trouve que Diego (Jurd) quand il est entré à fait beaucoup de bien et a ajouté de la vitesse. Je dois le faire entrer dix minutes plus tôt. Les journées comme celles à Toulon et aujourd’hui, on a besoin d’un grand Antoine. Ce n’est jamais la faute d’un joueur, c’est très important de le dire mais c’est mon but de montrer la meilleure version d’Antoine la semaine qui arrive. »
Un déplacement à Pau qui inquiète vraiment O’Gara
Et le pire pourrait encore arriver. Après avoir encensé la Section paloise – « exceptionnelle » selon lui vendredi à Bordeaux – “ROG” n’a pas caché son angoisse à l’idée du prochain déplacement :
« Si on fait comme on a fait aujourd’hui à Pau, ça peut être une démolition. »
Pour lui, La Rochelle traverse une période dangereuse : une équipe affaiblie, en manque de repères, fragilisée par les absences, mais surtout privée d’un vrai patron sur le terrain.
À une semaine d’un test crucial, O’Gara attend un réveil. Un vrai. Pas des mots.
