La claque reçue face à Montpellier (0-28), samedi à Béziers, a agi comme un électrochoc. Pour sa première sur le banc catalan, Laurent Labit n’a pas mâché ses mots.
Le nouveau manager, déjà très irrité par l’état d’esprit d’une partie du vestiaire, promet des décisions rapides et garantit que plus aucun passe-droit ne sera toléré.
Un discours frontal qui secoue le vestiaire
La conférence de presse d’après-match a laissé l’assistance médusée. Sans détour, Labit a pointé plusieurs joueurs, évoquant notamment un cadre revenu à l’entraînement « avec cinq ou six kilos de trop », référence claire à Posolo Tuilagi. Mais son message dépasse les cas individuels : c’est l’ensemble de la mentalité du groupe qu’il remet en cause.
Habitué à prendre de la hauteur depuis la tribune, le technicien a fulminé pendant quatre-vingts minutes. Décisions discutables, choix hasardeux, manque d’engagement… rien n’a trouvé grâce à ses yeux.
Les « rush défenses » inexistantes sur les coups de pied d’Urdapilleta ou d’Ecochard ont d’ailleurs exaspéré le staff, Joe Worsley en tête.
Mais pour Labit, le problème est plus profond que ce non-match.
Un vestiaire fissuré : Labit s’attaque à la racine du mal
Dès sa prise de fonction, l’ancien entraîneur du XV de France avait laissé entendre que certains joueurs étaient mentalement ailleurs :
« S’ils se posent déjà la question de savoir où ils joueront la saison prochaine, qu’ils partent tout de suite. L’état d’esprit est la priorité absolue. »
Le constat renvoie directement à l’atmosphère interne : départs successifs de Marty, Bastide puis Azéma, sentiment de trahison envers ceux qui ont relancé plusieurs carrières… et, au final, un groupe où trop de joueurs ne sont plus au niveau requis du Top 14.
Le journal L’Indépendant affirme que Franck Azéma s’est senti trahi par ses joueurs. Extrait:
« Mais si David Marty, Gérald Bastide, puis Franck Azéma ont décidé de quitter leur poste, ce n’est pas pour rien. L’ancien staff s’est senti trahi, notamment Azéma qui a permis à différents joueurs de se relancer à Perpignan. Bien, ou pas, cela leur a permis d’avoir un contrat en Top 14. Force est de constater que beaucoup ne sont pas au niveau de cette division aujourd’hui. Entre les fautes bêtes et le manque de jugeote très souvent, cela ne permet jamais à l’USAP de relever la tête quand ça ne va pas. »
Le contraste est violent : il y a trois semaines, l’USAP tenait tête à Pau en livrant une deuxième période héroïque. Mais face à Montpellier, ce même groupe a sombré, malgré les absences… et malgré un CV collectif qui aligne des champions d’Europe et des vainqueurs du Brennus.
