
Le consultant rugby Richard Dourthe a analysé la victoire des Bleus contre l’Australie lors d’un édito publié par Midi Olympique.
Richard Dourthe estime que les Bleus ont ressenti la frustration du public et ont su montrer, face à l’Australie, un vrai enthousiasme, de l’engagement et un état d’esprit conquérant – sans pour autant livrer une prestation maîtrisée collectivement.
Pour lui, la victoire repose encore beaucoup sur des éclairs individuels, avec une défense toujours fragile et une trop grande dépendance à Thomas Ramos. Mais inscrire 48 points aux Wallabies reste un signe positif.
Les joueurs qu’il met en avant :
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Louis Bielle-Biarrey : libéré, inspiré, très actif, dézonnant et déstabilisant sans cesse la défense australienne. Un match très abouti.
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Romain Ntamack : plus actif, plus précis et plus constant. Il a animé l’attaque avec maturité et répondu physiquement aux défis adverses. S’il continue ainsi, les critiques récentes disparaîtront.
Il dit le plus grand bien de Louis Bielle-Biarrey :
« À ce titre, je tire sans hésiter mon chapeau à Louis Bielle-Biarrey. Lors de ce premier acte du France – Australie, il a touché davantage de ballons que lors des deux rencontres précédentes réunies. Il n’est pas resté figé sur son aile, il a dézoné, pris l’initiative, accéléré et fait perdre leurs repères aux défenseurs australiens. On l’a senti libéré, inspiré, concerné. »
Il se dit aussi rassuré par la réaction de Romain Ntamack :
« L’autre champion ayant, selon moi, apporté une réponse convaincante aux critiques de ces dernières semaines n’est autre que Romain Ntamack. Il s’est montré plus actif, plus précis, et surtout plus constant que lors de ses récentes apparitions. Il a bien animé sa ligne, pris les bonnes décisions et ne s’est jamais défilé lorsque ce rhinocéros d’Harry Wilson venait traîner dans sa zone de chalandise. Si l’ouvreur toulousain poursuit sur ce rythme, le débat l’entourant depuis trois semaines n’aura vraisemblablement plus lieu d’être au moment d’aborder le prochain Tournoi. »
Le gros coup de cœur : Kalvin Gourgues
Dourthe voit en lui une pépite capable de bouleverser la hiérarchie au centre.
En une action fulgurante, il a montré :
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vitesse,
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punch,
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justesse,
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polyvalence précieuse au niveau international.
Pour Dourthe, Gourgues mérite clairement d’être revu : il peut sérieusement concurrencer Gaël Fickou et changer la donne dans les deux ans menant au Mondial 2027.
Voici ce qu’il dit sur Gourgues :
« Il lui a suffi de quoi, honnêtement ? Une action. Une seule. Une fulgurance pour déchirer la défense australienne, s’enfuir sur une trentaine de mètres et offrir un essai splendide à Louis Bielle-Biarrey. Ce gamin, il a du feu dans les jambes, une énergie rare et il pourrait bien rebattre les cartes dans un secteur où Gaël Fickou n’est sans doute plus aussi souverain qu’il l’a été. Et pourquoi pas, après tout ? La Coupe du monde australienne aura lieu dans deux ans. C’est à la fois proche et lointain, suffisamment pour permettre quelques expérimentations, dont celle-ci qui, à mes yeux, mérite plus qu’un « one shot ». Gourgues a tout pour plaire : une paire de cuisseaux qui lui donne un punch dévastateur, un timing juste dans ses courses, un coup de pied loin d’être anodin et, par-dessus tout, une précieuse polyvalence, véritable atout au niveau international. Dans ce France – Australie, il n’a certes joué qu’une action. Mais parfois, une action suffit pour changer la carte du pays. »







