L’ouvreur international Français Anthony Belleau a quitté Clermont afin de rejoindre Northampton, l’été dernier.
Interrogé via La Dépêche, l’ancien joueur du Rugby Club Toulonnais évoque son début de saison avec le club Anglais.
Il savoure. Extrait:
« On a fait un excellent début de saison en championnat. On est invaincus avec quatre victoires et un match nul. Et jusqu’à notre défaite contre Newcastle à domicile (14-31, le 15 novembre), on avait également que des victoires en Coupe d’Angleterre. Pour l’instant, tous les feux sont au vert. On est premiers en championnat, on est bien situés aussi en Coupe. J’ai hâte maintenant qu’on démarre aussi la Champions Cup. En plus, je vais retourner en France pour notre premier match, qui est à Pau. »
Dans la foulée, il raconte les coulisses de sa signature à Northampton. Extrait:
« Les dernières saisons, Finn Smith était leur seul 10 de métier. Et quand il n’était pas là, ils étaient un peu orphelins, même si certains joueurs pouvaient dépanner, comme George Furbank. Ils ont eu aussi beaucoup de blessés l’année dernière. Tout ça réuni, il n’y avait pas grand monde derrière Finn. Quand j’ai eu l’info, je me suis positionné. Et ça se passe très bien pour l’instant. Je crois que je dois être le seul Français du championnat anglais. »
Il raconte son excellent début de saison et son intégration ultra-rapide. Extrait:
Finn Smith n’allait pas jouer avant quatre ou cinq matchs et je devais être prêt et opérationnel tout de suite. C’était à la fois une superbe opportunité et aussi une responsabilité. Et, je les ai saisies. Comme c’est un peu la course aux points, c’était un réel challenge de jouer autant sur le début de saison. Mais ça m’a permis de bien m’intégrer et de contribuer à l’équipe. Ensuite, Finn Smith est revenu des Lions et a joué trois matchs comme titulaire en club avant la tournée d’automne. Ce qui m’a permis de souffler car j’avais enchaîné six ou sept matchs d’affilée.
Dans la foulée, il révèle les différences entre le championnat Anglais et Français. Extrait:
Tout est nouveau et motivant. Le format des championnats est différent. La pression est différente. Il y a moins de matchs ici, donc chaque point compte énormément. Vu qu’il y a moins de rencontres, forcément, les décalages au classement se font rapidement, donc on aura moins d’opportunités de se rattraper. En Top 14, il y a plus d’enjeux avec les montées et descentes, ce qui peut rendre le jeu plus restrictif. En Premiership, il n’y a pas de montées, ni de descentes.
Pour avoir pas mal discuté avec les entraîneurs anglais, ils regardent beaucoup le Top 14. Ils sont très curieux du championnat français. Et, selon eux, il y a plus de temps de jeu effectif en Angleterre qu’en France où il y a plus d’enjeux. Donc, des fois, il y a peut-être moins de prise de risque et un jeu un peu plus restrictif, beaucoup plus basé sur de la pression. En Angleterre, le jeu est plus ouvert. C’est très compétitif et puis, tous les week-ends, ça bataille.
Dans le championnat anglais, il y a un peu moins de clubs. Je pense que la principale différence se fait peut-être au niveau de la profondeur des effectifs. En France, il y a plus de moyens financiers. Donc forcément, les clubs français ont des effectifs plus conséquents car il y a plus de matchs. Il faut qu’il y ait plus de joueurs à disposition. En Angleterre, ils misent beaucoup sur la formation des jeunes. Et la Coupe d’Angleterre, la compétition qu’ils ont rajoutée pour combler le manque des matchs en championnat, permet de les faire beaucoup jouer.
Il indique se sentir très bien à Northampton. Extrait:
Je me sens très bien intégré. J’ai tout de suite eu un rôle à jouer, donc c’est super. Northampton est un club familial, avec une superbe académie. On m’avait dit que je mettais les pieds dans un club hyper familial. J’ai été positivement très surpris car je ne m’attendais pas à ce que ce soit autant poussé. Ça faisait longtemps que je n’avais pas vu ça. Ce n’est pas le club qui a le plus de moyens, comme Bath ou Bristol. C’est un club qui est très humble, qui construit son projet autour de sa formation avec une superbe académie.
Ma compagne et moi, on s’y est fait naturellement. La ville n’est pas la plus touristique du pays, mais elle est bien située pour visiter l’Angleterre. C’est très facile de pouvoir aller dans les petits villages et les petites villes aux alentours. On est également à une heure de Londres en train. Donc, on en a vraiment profité pendant les week-ends qu’on avait de libre. On a également pas mal de copains et de membres de notre famille qui sont venus nous voir. On s’adapte à la culture anglaise et c’est très enrichissant. Je te dirais peut-être le contraire quand on sera en plein hiver (il rigole). On y arrive doucement. En ce moment, il fait nuit à 16 h 30 et la température oscille entre 0 °C et 1 °C.
Il ne regrette absolument pas son choix. Extrait:
Ça ne pouvait pas être mieux que ce que je vis actuellement. On ne s’est pas expatriés très loin, mais c’est un dépaysement total. C’est tellement enrichissant. Je me régale en tous points. Bien sûr, il y a des choses qui me manquent de la France, comme la famille et les copains. Mais je fais partie de ceux qui sont intimement convaincus que ce genre d’expérience est à la fois enrichissante rugbystiquement et humainement.
