À la veille du dernier test de l’année contre le Pays de Galles, Rassie Erasmus n’a pas tourné autour du pot : la mission 2025 des Springboks est remplie. Quinze matchs, une série de victoires clés, une montée régulière en puissance… et un objectif atteint : verrouiller une place dans le top 2 du classement mondial avant le tirage au sort de la Coupe du monde 2027, programmé le 3 décembre à Sydney.
Devant la presse (relayée par Rugby Pass), le sélectionneur résume la stratégie sud-africaine :
« Nous avons un peu étudié le classement mondial cette année et nous voulions vraiment terminer parmi les quatre meilleures équipes ; finir numéro 1, c’est fantastique. »
Erasmus, volontiers lucide, sait que ce rang ne garantit rien pour autant :
« Ce qui sera intéressant maintenant, ce sera de voir quel sera l’avantage d’être numéro 1, numéro 2 ou numéro 3. On a l’impression que si vous êtes numéro 1, vous pouvez tomber sur l’Australie, en Australie. »
Objectif n°1 coché, place à la construction. Erasmus l’assume :
« Notre premier objectif était d’essayer d’être numéro 1 ou numéro 2 mondial à la fin de l’année, puis de construire de la profondeur et de l’expérience en termes d’effectif, et de faire un peu évoluer notre jeu. »
Tout n’a pas été parfait, et le technicien le reconnaît sans détour :
« Il y a clairement eu des pas en arrière ; le premier match contre l’Australie, et le premier match contre la Nouvelle-Zélande. »
Mais les Boks ont surtout validé un sans-faute face à l’Italie – trois victoires qui ont profondément marqué Erasmus, au point de dresser un pronostic audacieux :
« Je pense vraiment que l’Italie est une équipe très sous-estimée. Si je devais faire un pronostic, je pense que l’Italie sera soit deuxième soit troisième du Tournoi des Six Nations. Pour moi, cette équipe est sur une vraie dynamique ascendante au vu de ce que nous avons vécu contre elle. »
Une déclaration lourde, presque visionnaire, sur une équipe encore perçue comme fragile par le grand public.
L’année prochaine, le programme sud-africain sera d’une densité folle : Irlande et France à domicile, Angleterre, Pays de Galles et Écosse en tournée en Afrique du Sud. De quoi pousser encore plus loin l’évolution d’un groupe déjà double champion du monde.
Erasmus prévient néanmoins :
« Globalement, je pense que les objectifs sont atteints, mais nous pouvons tout gâcher avec une mauvaise performance samedi. »
Ce dernier test aura aussi une portée symbolique : Cobus Reinach honorera sa 50e cape, à 35 ans. Après RG Snyman en novembre, un deuxième Springbok franchit ce cap ce mois-ci. Et comme son compatriote double champion du monde, Reinach débutera… sur le banc.
Un symbole de plus d’un groupe où la concurrence reste féroce, même pour les légendes.
