
L’avenir du salary cap en Top 14 se précise. Réunis à Paris en début de semaine, les présidents de clubs ont avancé sur une réforme majeure du système, après plusieurs mois d’ateliers de travail.
Une nouvelle réunion est programmée le 16 décembre à Marseille, avant une mise au vote par le comité directeur de la LNR en février 2026.
Et cette fois, les lignes pourraient vraiment bouger.
Midi Olympique fait le point dans son édition de vendredi.
Un plafond relevé dès 2027 ?
Aujourd’hui fixé à 10,7 M€, le salary cap serait sur le point de monter à 11 M€ comme l’a révélé L’Équipe. Un changement lourd de conséquences, puisqu’il représenterait environ 300 000 € supplémentaires par club. L’objectif : aider les équipes à rester compétitives face à un marché de plus en plus tendu.
Mais la véritable bataille se joue ailleurs : celle des « crédits internationaux ».
Chaque joueur du XV de France retenu dans la liste dévoilée par la FFR permet actuellement à son club de bénéficier d’un crédit de 180 000 €. Un dispositif essentiel pour compenser les absences répétées de ces cadres en période internationale. Or ce mécanisme va être revu.
Un président l’avoue lui-même : « Toulouse a pris trop d’avance ».
Un constat clair : il faut contenir la domination des Rouge et Noir en rééquilibrant les ressources.
Vers une baisse massive des crédits internationaux ?
Les clubs travaillent sur trois scénarios principaux :
1. Des crédits dégressifs
Plus un club a d’internationaux, moins il toucherait pour chaque nouveau joueur concerné.
Exemple :
• 210 000 € pour le premier
• 195 000 € pour le deuxième
• 180 000 € pour le troisième…
…jusqu’à 15 000 € pour le quatorzième.
2. Un plafond global
Chaque club recevrait un montant limité, autour de 155 000 € jusqu’au 9e international, puis un plafond maximal pour les suivants.
3. Une réduction brutale du crédit unitaire
Ici, on tomberait à 145 000 € par joueur, contre 180 000 € actuellement, ce qui représenterait une perte estimée entre 750 000 et 720 000 € selon les clubs les plus concernés.
Dans tous les cas, les clubs qui alimentent fortement les Bleus seront les plus touchés.
Pourquoi changer maintenant ?
Selon plusieurs dirigeants, les clubs se retrouvent face à une équation périlleuse : inflations des salaires, calendrier démentiel, importance des internationaux… et risques financiers croissants.
Un président résume l’enjeu : « On doit trouver un moyen de contrer son hégémonie », en référence à Toulouse.
Les discussions tournent autour d’une idée simple : limiter les écarts entre les clubs riches en internationaux et les autres, afin d’éviter un championnat à deux vitesses.
Une solution transitoire serait même envisagée : un mécanisme de sauvegarde en 2030 pour empêcher certains clubs d’être mis en difficulté par la réforme.
Le calendrier de la réforme
- Décembre 2025 : réunion décisive à Marseille
- Février 2026 : vote officiel
- Saison 2027-2028 : mise en place progressive
- 2030 : clause de protection éventuelle
Si les discussions se poursuivent, une chose est sûre : le Top 14 s’apprête à entrer dans une nouvelle ère, avec un salary cap rééquilibré et un marché encore plus stratégique.







