
Huit mois et demi après sa grave blessure au genou droit, Antoine Dupont a enfin retrouvé les terrains. Le public d’Ernest-Wallon n’a pas manqué l’occasion de célébrer ce moment, lors d’une soirée déjà marquée par l’hommage rendu à Pita Ahki pour son dernier match sous les couleurs rouge et noir. Face au Racing 92, le capitaine des Bleus a rejoué une demi-heure… et il n’a pas mis longtemps à rappeler pourquoi son absence avait tant pesé.
Un retour minutieusement préparé
Entré à la 50e minute, Dupont n’a pas été lancé au hasard. Le staff avait repéré le bon timing, alors que les Toulousains commençaient à prendre l’ascendant.
Comme l’explique Jean Bouilhou via Midi Olympique :
« On ne sait jamais trop quand on va faire entrer un joueur… Mais on sentait que le score commençait à être fait pour nous. C’était donc le bon moment pour qu’il rejoue. »
À son apparition, le stade s’est levé, scandant son nom comme aux grandes heures. Un accueil qui a touché les joueurs : « Cela fait plaisir de le revoir sur le terrain, nous sommes contents pour lui », glisse Guillaume Cramont.
Déjà dans le rythme
Dupont n’a jamais voulu brûler les étapes, et cette prudence a payé. Préparation invisible du public, mais très présente pour le staff qui l’a vu retrouver ses standards.
« On n’était pas inquiet puisque les semaines étaient bonnes… Antoine avait repris assez rapidement ses repères », assure Bouilhou.
Sur le terrain, sa reprise a été immédiate. Jeu au pied précis, vitesse d’exécution, maîtrise des rucks : la panoplie était là. Sa seule erreur ? Une prise de risque dans son en-but qui a fini par coûter un essai quelques minutes plus tard.
Une anecdote qui fait sourire Matthis Lebel :
« On voit qu’il a envie de jouer… il se fera reprendre un peu par les coachs car on se fait coincer dans notre camp. Mais il a tellement d’envie… il aime ce sport plus que tout. »
Une association Lebel – Dupont déjà clinique
Après quelques minutes d’ajustement, l’ancien meilleur joueur du monde a repris les commandes du jeu. C’est lui qui régale sur le deuxième essai de Lebel, avec un petit ballon par-dessus parfaitement dosé. L’ailier en parle comme d’un classique travaillé à l’entraînement : « C’est le genre de situation dont on discute assez souvent… Toto, il ronge tout le monde pour être au bon endroit au bon moment. »
Pas besoin de temps d’adaptation
Certains joueurs reviennent prudemment après une rupture du LCA. Pas Dupont. Bouilhou l’assure : « Je n’ai pas eu l’impression qu’il en manquait et qu’il a besoin de beaucoup de temps… Il a pris la mesure du match assez rapidement. »
Les Toulousains, eux, n’ont pas eu de mal à se remettre dans son tempo : « On a vu que les joueurs se sont vite reconnectés autour de lui », poursuit l’entraîneur.
Et Lebel prévient déjà les futurs adversaires : « Il est parti pour donner des maux de tête à un paquet d’équipes. »
Direction la Champions Cup
Ce retour réussi change tout pour Toulouse à l’approche de l’Europe. Dupont a encore besoin d’enchaîner pour retrouver 100 % de ses sensations, mais les premières 30 minutes ont suffi : le patron est de retour, et il n’a visiblement rien perdu de son génie.







