Le CO a bien décroché une victoire importante contre Perpignan (23-7). Mais samedi soir, ce ne sont pas les applaudissements qui ont dominé… plutôt les sifflets. Un phénomène rare à Castres, surtout quand l’équipe mène au score.
Le public attendait autre chose, et ne s’en est pas caché.
Des sifflets dès la pause : une scène inhabituelle
Habituellement, le public de Pierre-Fabre se montre patient, exigeant mais fidèle. Pourtant, à la mi-temps, alors que le CO n’était pas mené, une partie du stade a exprimé son mécontentement.
Une situation suffisamment marquante pour que le manager Xavier Sadourny la commente directement via La Dépêche :
« Je sais que le public grondait en première mi-temps, il voulait qu’on joue plus ».
Dans les tribunes, plusieurs supporters espéraient voir l’équipe emballer la rencontre, surtout face à la lanterne rouge.
Une victoire dans la douleur, pas dans le spectacle
Castres a bien fini par l’emporter, mais dans un match brouillon, marqué par de nombreuses fautes de main et un rythme souvent haché.
Même les joueurs ont été surpris par l’intensité mise par Perpignan. Baptiste Delaporte l’a reconnu :
« J’avoue avoir été surpris par l’intensité ».
Pour beaucoup, la prestation offensive du CO a manqué d’ambition.
Sadourny a expliqué ce choix tactique :
« Contre ce genre d’équipe, tu ne t’exposes pas. Si on n’était pas dominant sur les deux premiers temps de jeu dans notre camp, il fallait renverser la pression. »
D’où de nombreux coups de pied de Pierre Popelin ou Théo Chabouni pour éloigner le jeu, même si la ligne d’attaque semblait parfois prête à percuter.
Les joueurs assument leurs erreurs
Certains Castrais n’ont pas hésité à reconnaître avoir mal utilisé certaines situations. Rémy Baget l’admet sans détour :
« J’ai trouvé qu’on a justement joué à l’envers. Sur plusieurs sorties de camp de l’Usap, on a relancé alors qu’on aurait dû choisir le pied. Moi le premier, j’ai voulu remonter des ballons depuis le troisième rideau et je n’y suis pas arrivé ».
En revanche, le CO a dominé le combat aérien, un secteur ciblé par le staff. Sadourny s’en est félicité :
« On a été performant dans le domaine aérien car Joseph et Petaia sont bons en l’air ».
C’est même après un duel gagné en hauteur que Castres a cru inscrire son premier essai, refusé pour un en-avant.
Delaporte résume bien la physionomie du match :
« C’était disputé en l’air, avec beaucoup de ballons claqués, et donc de seconds ballons. Tout ça hache le jeu ».
Le troisième ligne reconnaît aussi que l’équipe est tombée « dans un faux rythme en première période ».
Un message clair du public
Ces sifflets ne sont pas un rejet : ils traduisent une attente. Les supporters veulent que leur équipe prenne plus d’initiatives, mette plus de rythme, propose davantage de jeu.
Et sur ce point, tout le monde semble d’accord : joueurs, staff… et tribunes.
Le CO a gagné, mais sait qu’il devra proposer bien plus dans les prochaines semaines.
