C’est une évolution majeure pour le rugby amateur mondial.
World Rugby a confirmé jeudi soir que la hauteur maximale du plaquage sera désormais fixée au niveau du sternum, une mesure déjà portée de longue date par la France. L’application est prévue pour juillet 2026, après validation finale du Conseil de l’instance.
Une réforme soutenue par la France depuis plusieurs années
Proposée et défendue par la FFR, cette réglementation vise à réduire les impacts dangereux au niveau tête-cou. Onze fédérations, dont la France, avaient participé à une vaste expérimentation sur dix-huit mois. Les résultats ont été jugés déterminants.
World Rugby résume ces observations ainsi :
« Les résultats d’études basées sur près de 150 000 plaquages montrent une réduction des plaquages hauts, de 35 à 27 % pour les hommes, de 53 à 43 % chez les femmes. Certaines fédérations ont également constaté une baisse significative des commotions cérébrales. »
L’instance précise également que les fédérations conservent la possibilité d’aller encore plus bas en matière de hauteur légale de plaquage.
La France, pionnière depuis 2019
Dans l’Hexagone, la ligne de plaquage a déjà été abaissée à partir de la Fédérale 2 depuis la saison 2019–2020, notamment après le décès dramatique de Nicolas Chauvin en 2018.
Ces règles incluent :
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un plaquage autorisé uniquement sous la taille,
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l’interdiction des plaquages à deux,
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l’interdiction pour le porteur du ballon d’entrer au contact en position dite bélier.
Florian Grill revendique un long travail d’influence
Le président de la FFR, Florian Grill, se félicite d’une avancée obtenue après plusieurs années de lobbying scientifique et institutionnel.
« Cela fait deux ans et demi que nous menons des études avec l’ISPED à Bordeaux pour apporter des données et convaincre World Rugby du bienfait de ces règles », explique-t-il.
Deux études ont notamment été menées, dont une comparant la Fédérale 2 (plaquages bas obligatoires) à la Fédérale 1.
Résultat : « On constate […] une baisse de 55 % d’accidentologie tête cou en Fédérale 2. »
La Fédération irlandaise a également produit des chiffres similaires, indiquant « 52 % d’accidentologie tête cou en moins » avec un plaquage bas.
Grill souligne l’importance d’un travail commun : « Cela a été un travail de lobbying intense […] et c’est une petite victoire aujourd’hui pour la FFR et pour la protection des pratiquants. »
Vers une extension au haut niveau amateur ?
Fort de ce succès, la FFR souhaite désormais porter la règle vers des compétitions plus proches du monde professionnel.
« Ce serait un pas de plus sur une compétition grandeur nature », avance Grill à propos de la Coupe du monde U20, qu’il considère comme un niveau où la protection des jeunes joueurs est cruciale.
La question de la Fédérale 1 reste ouverte.
« Ça peut être un sujet […] mais on a d’abord besoin d’une harmonisation au niveau international », explique Grill, rappelant que des joueurs de ce niveau participent parfois à des compétitions internationales.
Pour éviter des incohérences réglementaires, la Fédérale 1 continuera donc d’appliquer les règles du rugby professionnel tant qu’aucune harmonisation mondiale n’aura été actée.
