
Pour son retour en sélection cinq ans après sa dernière apparition, Rodrigue Neti n’imaginait sans doute pas que l’un de ses premiers gestes ferait autant réagir. Lors du test-match contre les Fidji à Bordeaux, un déblayage d’une intensité rare a immédiatement braqué les projecteurs sur le pilier gaucher du Stade Toulousain.
Une action aussi spectaculaire que lourde d’enjeux, qu’il analyse aujourd’hui avec du recul.
Ce moment fort, suivi d’un contrôle vidéo instantané, illustre la frontière délicate entre engagement total et risque de sanction au plus haut niveau. Neti ne s’en cache pas : l’élan mis dans son intervention a amplifié la perception du geste.
« Certes, j’ai mis beaucoup de vitesse sur les trois, quatre derniers mètres, et je pense que c’est ça qui est assez spectaculaire », admet-il via La Dépêche.
L’arbitrage, rapidement sollicité, avait alors calmé les inquiétudes :
« C’est un sport où il y a beaucoup d’engagement mais derrière, ils ont checké à la vidéo pendant le match, juste après l’action. Il n’y avait pas de réel contact à la tête. »
Avec le recul, le Toulousain reconnaît lui-même l’effet visuel de son intervention :
« C’est sûr que quand on est derrière la télé et qu’on voit un déblayage comme ça… Je pense qu’il n’y en a plus trop (sourire). On peut en rigoler maintenant mais il faut que j’arrive à me canaliser un peu sur l’engagement parce que je n’arrive pas à faire les choses sans être à 100 %. »
Sa rentrée pleine d’envie a failli virer au cauchemar pour lui et pour l’équipe. Dans l’intensité du moment, il a bien cru compromettre ses chances d’enchaîner pour le test suivant.
« Je venais de rentrer, je crois que Greg perce et je vois qu’on est un peu à la bourre donc je me presse d’y aller. Après, il se passe ce qui se passe (sourire). Comme je l’ai dit, on peut en parler maintenant mais sur le coup, on avait vraiment eu peur que ça coûte cher pour l’équipe. »
Neti retrouve aujourd’hui le sourire, conscient d’avoir voulu trop bien faire. Son retour en Bleu aura au moins rappelé qu’un geste maîtrisé peut être aussi marquant qu’un essai.







