
Le Rugby Club Toulonnais pensait récupérer l’un de ses cadres pour lancer sa campagne de Champions Cup. Pourtant, alors que tout laissait croire à un retour de Charles Ollivon ce dimanche en Écosse, un avis médical extérieur a complètement changé la donne.
Une décision tombée brutalement mercredi soir, et qui a laissé Pierre Mignoni très surpris.
Midi Olympique donne quelques détails sur cet imbroglio.
Un retour annoncé… puis annulé en quelques heures
Tout semblait sur les rails : Ollivon reprenait l’entraînement, avait suivi le protocole dédié et se préparait à retrouver une place de titulaire. Mais tout a basculé après l’intervention d’un neurologue indépendant chargé de valider son retour à la compétition.
« Il est déclaré forfait, par rapport à sa commotion avec l’équipe de France. Il était apte jusqu’à mercredi. On nous l’a sorti » a balancé Pierre Mignoni, via Midi Olympique.
Le troisième ligne, victime d’un choc face à l’Australie en novembre, avait pourtant bénéficié d’une semaine de repos et repris normalement le rythme à Toulon. Pour le staff, il marchait droit vers une reprise normale.
Pierre Mignoni particulièrement agacé
Lors de sa conférence de presse, le manager toulonnais n’a pas caché son étonnement devant cette décision venue de l’extérieur :
« Une commission externe, un docteur extérieur, doit donner son aval pour reprendre la compétition. Il était prévu titulaire jusqu’à mercredi soir. Cette commission a décidé que non. Je ne veux pas faire de polémique, mais je tiens à dire que nous protégeons nos joueurs à Toulon. Je le répète, je ne fais pas de politique. Les commotions sont un sujet important pour les joueurs.
Avec mon staff, nous prenons nos responsabilités. Nous ne sommes pas là pour faire de la politique, nous sommes là pour prendre soin de nos joueurs. Nous le faisons, et on le fera dans le futur. Il est hors de question de ne pas faire jouer un joueur qui n’est pas à 100 %. À partir du moment où il est considéré comme apte, je considère que cette décision relève de la politique. »
Un mot — politique — qu’il a ensuite clarifié :
« Dans mon sous-entendu, je veux dire qu’à partir du moment où on a suivi un protocole, le joueur est à 100 %. Il s’est entraîné normalement. Charles a dit lui-même : « Je suis prêt à jouer. » Après, il y a un neurologue extérieur qui doit valider le retour à la compétition. Charles a fait un entretien en visio, et ce spécialiste a pris sa décision. C’était non, parce qu’il a ses raisons. Il a peut-être raison, mais nous, nous estimons qu’il était apte à jouer. »
Le RCT regrette un manque de reconnaissance du travail des clubs
Au-delà du cas Ollivon, Mignoni déplore un système où certains outils ou décisions échappent totalement aux clubs :
« Les commotions sont un vrai sujet. La première chose, on doit protéger les joueurs. Je ne ferai jamais jouer un joueur qui n’est pas à 100 %. Jamais de ma vie. Là, c’est un peu comme le protège-dents connecté. Personne n’en parle : ça marche, mais parfois ça ne marche pas. Là, dans notre cas, nous sommes dans la politique. On se couvre. Nous, nous ne sommes pas là pour nous couvrir. On est là pour protéger les joueurs, en premier, et, en second, pour performer. Ça s’appelle de la haute performance, c’est-à-dire gagner, avec des joueurs qui sont en capacité de jouer. C’est tout.
Je vais être très clair. Le Rugby Club Toulonnais, avec les médecins du club et le coach que je suis, fait attention à la santé de nos joueurs. C’est notre priorité. […] Nous avons rétabli Charles pour une reprise où il était apte. Il était considéré comme apte à jouer. C’est tout. »
Pour Toulon, c’est un coup dur à l’approche d’un déplacement déjà compliqué. Et pour Ollivon, qui se disait « prêt à jouer », un retour repoussé une nouvelle fois malgré des signaux jugés rassurants par son club.







