
La Coupe des champions reprend ce vendredi, et une chose frappe immédiatement : depuis cinq ans, aucune équipe étrangère n’a réussi à mettre fin à la domination française. Cette mainmise laisse penser que les clubs du Top 14 pourraient encore tout rafler… mais plusieurs signaux montrent que la concurrence arrive cette fois avec des arguments très solides.
La nouvelle édition pourrait bien être plus ouverte qu’elle ne l’a été depuis longtemps.
Une compétition lancée… avec un infirmerie XXL
Lors du lancement médiatique à Londres, impossible de ne pas remarquer un détail étonnant : la moitié des représentants des 24 clubs étaient blessés.
Des attelles, des jambes protégées, des hématomes encore visibles… la scène ressemblait presque à ce que décrit un dirigeant avec humour : une « Rencontre de rugby des estropiés ».
La raison est simple : la Coupe des champions débute juste après les tests internationaux d’automne, un moment où les organismes sont déjà épuisés. Résultat : beaucoup des joueurs mis en avant dans les équipes ne savent même pas s’ils pourront jouer dans les semaines qui arrivent.
Pourquoi les clubs français restent les grands favoris
La domination française est difficile à contester. Toulouse, La Rochelle, puis l’UBB la saison dernière… la série tourne à la démonstration. Et à écouter les acteurs, ce n’est pas une surprise.
Le Clermontois Selevasio Tolofua résume bien la situation :
« Je ne vois pas pourquoi elle ne continuerait pas. On voit aujourd’hui comme le Championnat est intense… Ça monte le niveau et ça nous prépare pour ces matches de Coupe des champions. »
Même son de cloche du côté de Manu Tuilagi, qui a joué en Angleterre et en France :
« Bordeaux, Toulouse, La Rochelle, ce n’est pas étonnant qu’ils se comportent bien, parce qu’ils ont la profondeur et la qualité d’effectif. »
Le Top 14 conserve une puissance financière et sportive qui fait toujours la différence.
Josh Macleod, des Scarlets, l’admet avec lucidité via L’équipe :
« C’est l’argent qui fait tourner le monde et déclenche tout, aussi dans le sport professionnel, non ? »
Les clubs anglais reviennent très fort
Après plusieurs années compliquées, les formations anglaises semblent retrouver du rythme. Bath est champion en titre, Northampton a perdu la dernière finale, et plusieurs équipes profitent d’une dynamique positive autour de leur sélection nationale.
Jamie George l’exprime clairement :
« Gagner pour un club anglais, ça sera un défi… mais je pense que le rugby anglais aussi va très bien. Ce sport, c’est une question de momentum. »
Les Anglais reviennent, et ça se voit. Leur championnat encourage un jeu offensif, comme le rappelle Joel Merkler, pilier du Stade Toulousain :
« Les Anglais ont un jeu très offensif, très dynamique… Ils sont à prendre en compte sérieusement. »
Qui peut faire dérailler la machine française ?
Plusieurs pistes émergent :
➤ Le Leinster
Toujours dans les favoris, malgré un début d’URC moins impressionnant que d’habitude. La dernière fois que la finale s’est jouée à Bilbao (2018), le club irlandais avait triomphé.
➤ Les clubs anglais
En plein rebond, avec des effectifs plus compétitifs qu’il y a deux saisons.
➤ Les Sud-Africains
Toujours redoutables en puissance, même si les résultats européens restent irréguliers.
Deon Fourie (Stormers) l’assume :
« On ne nous donne pas beaucoup de chances d’y arriver, et pour des Sud-Africains, c’est une source de motivation. »
Une édition plus ouverte qu’il n’y paraît
Les Français restent favoris, mais la concurrence montre les dents. Et entre les blessures massives, le retour en force des Anglais et les ambitions irlandaises, la Coupe des champions pourrait bien nous offrir un scénario inattendu.
Une chose est sûre : cette saison ne se jouera pas qu’à la puissance ou au budget, mais aussi à la capacité des clubs à rester en forme jusqu’à la fin.







