Le Stade Toulousain a dominé sans contestation les Sharks lors de la première journée de la Champions Cup, s’imposant largement pour lancer idéalement sa campagne européenne.
Interrogé par La Dépêche, le manager Ugo Mola est revenu sur cette victoire tout en soulignant quelques insuffisances. « Je pense que le banc nous amène une réelle plus-value tant on a eu un peu de mal à tenir le ballon dans des moments où franchement il y avait mieux à faire. Mais force est de reconnaître aussi que la densité physique de cette équipe avec beaucoup de jeunes joueurs mais qui physiquement étaient plutôt intéressants, nous a mis à mal pendant une petite demi-heure au cœur du match. »
Malgré une performance globale solide, le technicien a pointé certaines prestations individuelles en deçà des attentes : « C’est 50 points, donc on ne va pas faire la fine bouche. Mais il y a quand même quelques performances individuelles qui ne sont pas à la hauteur de ce qu’on est capables de faire. » Ugo Mola insiste cependant sur le bilan positif d’une victoire haute en points, tout en se montrant exigeant : « On sait que tous les points comptent, donc peut-être qu’il y avait la place pour en marquer une paire de plus et éviter d’en prendre au moins un. Le troisième est un peu trop simple à mon goût ou en tout cas trop facilement pris. »
Le manager a également évoqué les nombreuses absences dans les lignes arrière, qui ont compliqué la préparation de l’équipe, notamment le forfait de dernière minute de Romain Ntamack. « On vit depuis une dizaine de jours pas mal de soucis avec les lignes arrière, pas mal de pépins. Les retours retardés de Santiago Chocobares et Pierre-Louis Barassi, puis la blessure de Juan Cruz Mallia et le départ de Pita Ahki. » Il ajoute : « Romain qui est malade dans la nuit et forfait ce matin tôt, peut-être que ça déstabilise… Après, pendant 25 minutes, l’équipe ne l’est pas, c’est aussi une histoire de concentration, d’application qui doit être nécessaire et utile dans ce genre de matchs. »
Ugo Mola regrette surtout le passage à vide subi dans le premier quart d’heure, qui a permis aux Sharks d’inscrire un essai. « Il y a quand même déjà un quart d’heure en première mi-temps où on ne marque pas et on prend un essai. J’ose espérer quand même que j’avais vu le même match que vous et que j’avais les yeux en face des trous pour leur dire deux trois trucs à la mi-temps. Mais ça n’a pas eu un effet immédiat. Le banc a pour le coup pris les choses en main. »
Le regard se tourne désormais vers l’enjeu crucial du prochain match face à Glasgow, samedi prochain, un adversaire redouté par le staff toulousain : « On sait que cette équipe est vraiment, je pense, l’épouvantail de la poule. C’est une équipe internationale. Je crois que c’est au cumul plus de 480 sélections. » Et d’ajouter : « C’est une équipe très délicate à manœuvrer, notamment chez elle. On va aller jouer à Glasgow un samedi soir à 20 heures… il faudra se préparer au synthétique, à cette équipe, et surtout essayer d’avoir un peu plus de constance sur nos intentions et notre capacité à jouer notre rugby. »
Enfin, Ugo Mola a salué le retour en forme de Julien Marchand, une pièce maîtresse du groupe : « Il a beaucoup travaillé à l’intersaison pour que son genou le laisse un peu tranquille. Il a clairement remis le rugby et sa préparation au centre de ses préoccupations. Ce qui fait que quand un grand joueur se préoccupe de son corps et de son rugby, il est plutôt efficace. » Le club peut aussi compter sur la concurrence solide au poste de talonneur, avec Peato Mauvaka, Guillaume Cramont et Thomas Lacombe, qui jouent un rôle clé : « On a la chance d’avoir quatre super talonneurs… c’est le luxe et la force du club quand on arrive à mettre de l’émulation. Ce n’est pas le cas, comme je vous l’ai dit, au regard des absents derrière. »
Un constat clair : la lutte pour la performance reste plus que jamais d’actualité au sein d’un effectif toulousain ambitieux et en pleine reconstruction.







