De retour sur les terrains après six mois d’absence, Uini Atonio, pilier droit emblématique du XV de France et du Stade Rochelais, affiche une détermination intacte. Samedi, il a foulé la pelouse du stade Marcel-Deflandre pour la première fois depuis sa blessure à l’ischio-jambier, participant à la victoire 39-20 de son club face à Leicester en Coupe des Champions.
Malgré l’engouement médiatique autour de son retour, le colosse de 35 ans se dit peu à l’aise avec les projecteurs. « La résonnance médiatique de mon retour? J’aurais préféré juste revenir tranquille… Je n’aime pas trop les caméras, les trucs comme ça. ‘Toto’, lui, il a l’habitude quand il fait des défilés, il adore ça (rires)… J’étais plus content de retrouver le terrain que de penser au fait d’être attendu », confie-t-il, visiblement soulagé.
Entré en jeu à la 58e minute, Atonio a affronté cette reprise avec sérieux. « Bizarrement, c’était vraiment plus facile que ce que je pensais. Parce que ça ne fait qu’à peine trois semaines que j’ai repris le rugby. Il me fallait juste intégrer le groupe le plus vite possible en tant que joueur et essayer de faire tout ce que j’ai dit depuis le début de l’année aux piliers pour être crédible par rapport à ça. »
Durant sa convalescence, il a joué un rôle crucial… en dehors du terrain, s’imposant comme coach de la mêlée rochelaise. « Ça fait six mois que je dis aux droitiers d’avancer, alors s’ils ne me voient pas avancer, je pense qu’ils vont tous se foutre de ma gueule le lundi matin », plaisante-t-il avant d’ajouter : « Du coup, j’étais obligé de montrer un certain niveau, de montrer l’exemple. Je trouve qu’aujourd’hui, on était vraiment top dans le secteur de la mêlée. »
À l’aube d’un déplacement en Afrique du Sud pour affronter les Stormers samedi prochain, Atonio veut enchaîner les minutes pour retrouver pleinement son rang en équipe. « La tenue grise de coach, je crois que je vais la mettre à la poubelle! Ça fait six mois que je suis en haut, là, dans le box, où tu ne peux faire que passer des messages au micro. Mais là, j’étais vraiment sur le terrain, je pouvais vraiment m’exprimer. Et je suis content d’avoir joué 25 minutes pour mon retour. »
Malgré les questions sur la Coupe du monde 2027, le Rochelais choisit la prudence et reste concentré sur l’immédiat. « Franchement, je ne sais pas du tout ce qu’il faut dire. Ma priorité, c’est d’être joueur du Stade Rochelais. Si je suis performant là, je pense que je peux aller encore plus haut. Mais pour le moment, non, je ne pense pas du tout à ça. »
Uini Atonio a repris le combat. À 35 ans, il veut surtout continuer de prouver sa valeur sur le terrain, un match après l’autre.







