Julien Marchand revient sur la victoire bonifiée du Stade Toulousain contre les Bulls, un succès marqué par des satisfactions mais aussi des enseignements à retenir. Dans un entretien accordé à **La Dépêche**, le talonneur toulousain analyse la prestation de son équipe.
« Oui, comptablement, bien évidemment que le contrat est rempli. Par contre, on sait qu’on a pêché pas mal de fois et pas mal de temps. Il y a eu des imprécisions et des scories qui ont fait qu’on n’a pas réussi à enchaîner notre jeu », confie-t-il. Malgré la réussite au tableau d’affichage, Marchand souligne la nécessité de rester vigilant face à une compétition exigeante : « À nous de repartir au boulot la semaine prochaine parce qu’on sait qu’il va en manquer pour cette compétition qui est rude. »
Le déplacement à Glasgow s’annonce lui aussi difficile. « Ça va être aussi très dur, très âpre dans leur antre. On va être satisfaits ce soir, on va rester très humbles, il va falloir rebosser et en remettre parce qu’il faut jouer un match pendant 80 minutes et pas par à-coups de 25 ou 20 minutes, et après se relâcher un peu. Bien évidemment qu’en face il y a une équipe et que c’est solide, donc à nous de garder ce sérieux pour les prochains matchs. On est prévenus. »
Interrogé sur le fait que le bonus acquis dès la 23e minute ait pu engendrer un temps faible en première période, Marchand réagit avec prudence : « Je ne sais pas si ça peut l’expliquer. En tout cas, il ne faut pas que ce soit ça. Dès qu’on rentre dans un match, il faut qu’on appuie et quand on peut appuyer, il faut continuer. Il faut faire des choses simples. Donc même s’il y a le bonus au bout de 23 minutes, il faut continuer à le maintenir, parce que le match dure 80 minutes. »
Auteur d’un doublé contre les Bulls, Marchand attribue ce succès collectif : « J’ai surtout de la chance d’être derrière le maul, d’avoir un paquet d’avants qui s’envoie à bloc. Je trouve que ça, c’est très bien. C’est une force qu’on est en train d’acquérir. Après, elle n’est jamais validée parce que de match en match, il faut toujours la répéter. Mais en tout cas, au niveau du pack d’avants, marquer sur ces mauls-là, c’est vraiment important. Quand on est talonneur, on est souvent à la conclusion parce que c’est la logique. On s’imbrique comme ça mais bien évidemment qu’on est toujours satisfaits quand on va derrière la ligne. »
Toutefois, il insiste sur la réduction des erreurs individuelles, qui ont parfois freiné le collectif. « Une fois que tu as avancé, si la passe n’est pas bonne, il ne faut pas la faire. Après, je suis le premier à la faire, ce n’est pas du tout une critique envers un joueur ou autre. C’est vraiment quelque chose que le collectif doit retenir : dès qu’on est dans ces zones de marque qui sont hyper importantes, il faut qu’on arrive à enchaîner les temps de jeu et en conservant le ballon. Des fois, la passe en plus, il vaut mieux la garder et aller au sol. »
Enfin, Marchand se réjouit de la dynamique positive du groupe : « Je suis surtout content parce qu’on a une équipe qui a eu envie d’avancer, de faire du jeu, de s’envoyer ensemble. Donc c’est plus facile, quand le collectif avance, d’avancer avec l’équipe. Je me sens bien mais il y a d’autres talonneurs aussi dans l’équipe qui se sentent très bien, qui font des gros matchs aussi (sourire). Donc on est en train de s’envoyer, il faut continuer. Je pense qu’à chaque poste, tous les joueurs s’envoient, et c’est toujours plus simple quand l’équipe avance. Pour l’instant ça avance, mais il faut rester très humble à ce sport, parce que d’un week-end à l’autre, ça peut partir dans un autre sens. Et ça descend plus vite que ça monte. »
Un message d’humilité et de travail qui résonne alors que le Stade Toulousain s’apprête à défier Glasgow dans un défi Européen toujours plus relevé.







