Après la victoire de l’Aviron Bayonnais, une question agite les débats : Tom Spring ne mériterait-il pas de prendre la place de titulaire au poste d’ouvreur, au moins pour le prochain match de Coupe d’Europe contre les Harlequins ?
La gestion de Joris Segonds a surpris. Habituellement infatigable et précis, le stratège basque n’a joué que 46 minutes vendredi dernier. En proie à plusieurs maladresses inhabituelles et visiblement fatigué, il a rapidement laissé sa place.
Grégory Patat, manager de Bayonne, a justifié ce choix dans Midi Olympique : « Je l’ai géré, tout simplement. Avec la semaine qu’il a passée, tout était ok pour qu’il joue, mais on a senti que sa jauge d’énergie était difficile à maintenir. »
Segonds, devenu père jeudi, a quasiment pas dormi et n’a pas participé aux entraînements de la semaine. Son coéquipier Arthur Iturria a tenu à le dédouaner : « Joris sera largement excusé avec la semaine qu’il a vécue. Avoir un enfant, ce n’est pas évident quand tu es sportif. Il n’a pas trop dormi. Là, il a bien mérité une semaine de repos. »
Quand Segonds est sorti, Tom Spring a pris les clés du jeu. Ce rôle ne lui a pas été donné au hasard : « J’adore jouer numéro 10. C’est dur, les repères se perdent vite, mais j’étais très content », a confié l’ailier reconverti à l’ouverture, qui avait travaillé toute la semaine à ce poste.
Sur le terrain, Spring a dynamisé l’attaque bayonnaise avec des courses tranchantes, des prises d’initiative et une vraie volonté de faire vivre le ballon. Bayonne a retrouvé un allant offensif qu’il avait quelque peu perdu.
« Tom reste un animateur hors pair quand il est en 10. Il faut qu’il étende sa palette avec le jeu main-pied, mais il a répondu plutôt positivement dans nos attentes », a souligné Patat.
Arthur Iturria encourage même à revoir Spring titulaire : « On connaît les qualités offensives de Tom. Il a bien pris les choses en main. J’aime bien le voir en dix, c’est un bon joueur. Il faut qu’il prenne confiance. Joris a un énorme jeu au pied, c’est le dix qui pose les bases. Tom a ce côté foufou qui est pas mal, sur des fins de matchs, en coupe d’Europe, où l’offensive est récompensée. J’aimerais bien le revoir, c’est sympa et rafraîchissant. »
Alors, Spring pourrait-il démarrer face aux Harlequins dimanche prochain ? Patat ne laisse pas planer le doute : cette option est « très potentiellement » envisageable. Cela offrirait aussi à Segonds une pause bien méritée avant la reprise du Top 14.
Bayonne pourrait donc tenter un pari audacieux : faire confiance à la fraîcheur et à la créativité de Tom Spring pour mener le jeu dans cette première confrontation européenne décisive.







