Le pilier toulousain Rodrigue Neti a effectué son retour en équipe de France lors de la récente Tournée d’automne, confirmant ainsi sa place au sein des Bleus après plusieurs saisons d’efforts et de performances solides.
Interrogé par La Dépêche, Neti confie qu’il n’a « jamais tourné la page des Bleus » : « Non, je l’avais toujours dans la tête. Je pense que les résultats et les performances des saisons précédentes m’ont permis de revenir en équipe de France. Je suis plutôt heureux d’avoir pu rejoindre le groupe et enchaîner les matchs. » Malgré sa non-sélection initiale au profit de son jeune coéquipier Benjamin Bertrand, il n’a jamais douté : « La seule chose que je pouvais maîtriser, c’était mon rugby et le fait d’être toujours performant. On a eu la chance de jouer le Stade Français derrière pour montrer une fois de plus que je pouvais les rejoindre. »
Prévu initialement pour prendre des vacances avec sa famille, Neti a dû revoir ses plans après l’appel de William Servat, entraîneur des Bleus : « Oui ! Mais au final, j’ai eu l’appel de William Servat et du coup, on s’est réorganisés. On avait prévu de partir avec les enfants et ma femme, et on a dû décaler les vacances. Mais après, c’était cool de pouvoir profiter ces moments à Paris avec l’équipe de France auprès de ma femme et mes enfants. C’était une grande fierté pour moi de pouvoir leur montrer ça, et pour eux de me voir avec ce maillot bleu. »
À propos de ses enfants, il confie : « Le petit (2 ans), il comprend à peine. Il est content parce qu’il sait que je vais au rugby et il m’en parle tout le temps. Et ma fille, à 6 ans, elle comprend mais elle a un peu plus de mal parce que je pars un peu plus longtemps. Mais ils sont fiers et ça, ça n’a pas de prix. »
Malgré une défaite initiale contre l’Afrique du Sud, Rodrigue Neti tire un bilan positif de cette tournée avec les Bleus : « Je ne vais retenir que le positif. Sur le plan personnel, c’est d’avoir pu jouer deux matchs avec les Bleus. C’était une très belle expérience même si cela a démarré par une défaite contre l’Afrique du Sud. Mais derrière, au final, la tournée reste quand même positive parce qu’on gagne deux matchs. Certes, ce n’est pas comme lors des tournées précédentes, mais c’est bien. »
Lors du match contre les Fidji, Neti a été au centre d’une polémique après un déblayage considéré comme dangereux, qui a cependant échappé à la sanction arbitrale. Il revient sur cette action : « Certes, j’ai mis beaucoup de vitesse sur les trois, quatre derniers mètres, et je pense que c’est ça qui est assez spectaculaire. C’est un sport où il y a beaucoup d’engagement mais derrière, ils ont checké à la vidéo pendant le match, juste après l’action. Il n’y avait pas de réel contact à la tête. » Avec humour, il reconnaît : « C’est sûr que quand on est derrière la télé et qu’on voit un déblayage comme ça… Je pense qu’il n’y en a plus trop (sourire). On peut en rigoler maintenant mais il faut que j’arrive à me canaliser un peu sur l’engagement parce que je n’arrive pas à faire les choses sans être à 100 %. » Il revient sur cette situation tendue au cœur du jeu : « Je venais de rentrer, je crois que Greg Alldritt perce et je vois qu’on est un peu à la bourre donc je me presse d’y aller. Après, il se passe ce qui se passe (sourire). Comme je l’ai dit, on peut en parler maintenant mais sur le coup, on avait vraiment eu peur que ça coûte cher pour l’équipe. »
À l’heure actuelle, Rodrigue Neti se sent en pleine forme : « Oui, c’est sûr que c’est un peu une récompense de ces dernières saisons où j’enchaîne les matchs. Le retour en Bleu fait du bien, mais on ne va pas s’arrêter là. Aujourd’hui, on est de retour en club et le club a besoin de tous ses joueurs pour pouvoir continuer à performer parce qu’il y a des équipes qui bossent aussi. »
Le Toulousain est conscient de devoir maintenir son niveau : « Mais c’est sûr qu’aujourd’hui, j’ai passé un cap sur le rugby. Mais on a toujours à chercher pour être meilleur, parce qu’il y a aussi, je l’ai toujours dit, beaucoup de jeunes qui arrivent. Des mecs qui engrangent de l’expérience, et c’est ce qui nous permet de ne pas rester sur ses acquis et de toujours chercher à être le plus performant et régulier possible pour qu’on assume le statut qu’on nous donne. Ça, c’est la priorité. »







