En 2011, l’arrivée de Luke McAlister au Stade Toulousain a surpris plus d’un amateur de rugby. Ce n’était pas qu’un simple transfert : c’était l’aboutissement d’un long feuilleton entamé plusieurs années auparavant. Si beaucoup découvrent un All Black élégant, capable d’évoluer au poste de demi d’ouverture (10) ou centre (12), peu savent que Toulouse le courtisait depuis 2007.
Selon Midi Olympique, le club rouge et noir avait déjà tenté de recruter McAlister plusieurs saisons plus tôt. En 2007, Jean-Michel Rancoule, chargé du recrutement, avait notamment fait le déplacement en Nouvelle-Zélande pour convaincre le joueur, qui avait alors préféré rejoindre Sale.
**Une histoire de famille, presque une tradition**
Le lien entre les McAlister et Toulouse dépasse Luke. Le nom revient sur le devant de la scène avec le départ de Pita Ahki, parti en légende après sept titres, dont l’épouse n’est autre que Kayla McAlister, sœur de Luke et meilleure joueuse du monde à 7 en 2013. Chez les McAlister, Toulouse occupe une place toute particulière.
Luke McAlister, dès sa première saison à Toulouse, a rapidement conquis le public en jouant un rôle clé dans le sacre du club en 2012, notamment lors de la finale contre Toulon où il inscrivit l’intégralité des points au pied. Pourtant, cette histoire avait failli ne jamais commencer.
**La France dans un coin de sa tête**
L’année 2007 marque un tournant. Pendant la Coupe du Monde, McAlister découvre Toulouse lors d’un match des All Blacks face à la Roumanie et tombe sous le charme : « J’ai déjà joué à Toulouse lors de ce Mondial […] et c’est une belle ville », confiera-t-il par la suite. Cette première impression nourrit son désir, même si à ce stade, il reste fidèle aux Blues puis aux All Blacks.
Après un retour aux Blues en 2009, il s’éloigne progressivement de la sélection néo-zélandaise. L’espoir d’être retenu pour le Mondial 2011 s’amenuise rapidement, d’autant que les sélectionneurs recherchent « un remplaçant à Dan Carter », poste qu’il « n’a jamais vraiment joué avec les All Blacks ». L’idée d’un départ à l’étranger mûrit alors dans son esprit.
**Toulouse revient à la charge**
Au même moment, Toulouse cherche un joueur polyvalent capable de pallier le départ annoncé de David Skrela. C’est l’opportunité idéale. Rancoule relance les négociations, impliquant même le père de McAlister. Cette fois, les discussions avancent vite.
McAlister s’engage alors avec le Stade Toulousain jusqu’en 2014, expliquant son choix avec enthousiasme : « Cela va être un nouveau défi pour moi […] Toulouse est manifestement l’un des meilleurs clubs français ». Son arrivée était planifiée après la Coupe du Monde, mais, ne comptant pas sur lui au sein de la sélection, tout s’accélère : « La vie continue, et je vais rejoindre Toulouse rapidement », annonce-t-il.
Le 22 août 2011, McAlister atterrit à Blagnac. Quatre jours plus tard, un coup du sort favorise son intégration : Lionel Beauxis se blesse à l’échauffement et Luke est propulsé titulaire à Bayonne. Le début d’une intégration éclair.
**Le renouveau d’un joueur**
Rapidement devenu le maître à jouer du Stade Toulousain, McAlister retrouve une forme de liberté : « Je me sens bien dans mon rugby pour la première fois depuis un moment ». L’absence de Coupe du Monde ne l’empêche pas de pleinement assumer sa décision : « Je prends vraiment beaucoup de plaisir depuis que je suis à Toulouse ».
Son passage à Toulouse s’inscrit dans la durée. Dès sa première saison, il soulève le Bouclier de Brennus, rejoignant ainsi Byron Kelleher et, quelques années plus tard, Pita Ahki. Une continuité presque familiale dans l’art de marquer durablement l’histoire du club rouge et noir.
