Privé de son pilier international Uini Atonio pendant de longs mois, le Stade Rochelais a surpris en ne voyant pas sa mêlée s’effondrer. Au contraire, les jeunes piliers droits du club ont su saisir cette opportunité pour accélérer leur progression et engranger une expérience précieuse au plus haut niveau.
Loin d’être simple spectateur durant sa convalescence, Atonio, désormais entraîneur de la mêlée rochelaise, a pris un rôle inédit de mentor. Il s’est pleinement investi dans la transmission de son savoir, observant avec satisfaction la montée en puissance de ses jeunes partenaires. « Franchement, c’est du lourd ! » s’enthousiasme-t-il en évoquant ceux qui ont « tenu la baraque » en son absence.
Cette saison, Aleksandre Kuntelia (23 ans) a déjà disputé onze matches, Karl Sorin (22 ans) huit, tandis que Gael Galvan et Upaleto Feao, tous deux âgés de 20 ans, ont fait leurs débuts en Top 14. Un apprentissage indispensable dans un poste exigeant et souvent douloureux.
Dans un entretien accordé à L’Équipe, Atonio souligne : « C’est une bonne chose pour le club, les choses seront bien en place pour les dix prochaines années. À leur âge, je ne sais pas si j’étais à ce niveau. Pilier droit, c’est un poste où l’expérience se gagne sur le terrain. On était un peu en difficulté sur certains matches, oui. Mais c’est dans ce contexte-là qu’on apprend et qu’on s’améliore en tant que pilier droit. »
Le début de saison a été difficile pour la mêlée rochelaise, régulièrement sanctionnée par les arbitres, notamment face à Montauban ou au Stade Français. Mais la progression est nette, et elle coïncide avec l’intégration d’Atonio dans le staff technique. Les jeunes joueurs témoignent d’une profonde admiration pour leur nouveau coach.
« Je ne sais pas combien de gauchers Uini a tapés dans sa carrière. Il connaît toutes les ficelles, c’est une référence », confie Karl Sorin. « Dès qu’il le décide, il peut rotofiler une mêlée. En tant que jeune pilier droit, je ne peux pas rêver à un meilleur entraîneur. »
Dans le même esprit, Aleksandre Kuntelia décrit : « C’est un honneur d’être entraîné par lui. Pour moi, c’est le meilleur pilier droit du monde. C’est un plaisir d’apprendre des choses avec lui. Il nous aide beaucoup, mais c’était déjà le cas avant même qu’il intègre le staff. »
Le soutien de Joel Sclavi, international argentin et autre pilier clé du club, vient aussi renforcer cet encadrement. De retour d’une blessure au genou, Sclavi explique : « Avec Uini, on essaie de les aider, de les faire grandir. C’était marrant d’être entraîné par lui ces dernières semaines. Quand il parle, tout le monde écoute. »
Derrière son image conviviale, Atonio impose cependant une grande rigueur. À 36 ans, il ne transige pas avec les attentes du club. « L’important, c’est d’être engagé, martèle-t-il. Ici à La Rochelle, l’équipe attend beaucoup de ses piliers droits. Ils doivent avancer avec le ballon, être forts en défense, sur les ballons portés. Il y a plein de tâches, pas seulement la mêlée. Un bon pilier droit, il doit avoir 6 ou 7/10 partout. Par contre, pour être un très bon droitier, ça commence forcément par la mêlée. Tu peux être le meilleur joueur avec le ballon, tu peux être le meilleur plaqueur, si tu n’as pas la mêlée aujourd’hui en Top 14, c’est très difficile. Du coup, c’est mieux de commencer par être très bon en mêlée. Le reste, normalement, ça viendra tout seul. »
Avec cette génération de jeunes piliers efficacement encadrée et un Atonio passionné et rigoureux à leur tête, le Stade Rochelais prépare sereinement l’avenir de sa mêlée.







