Après leur succès inaugural face à Leicester à Marcel Deflandre, les Rochelais s’apprêtent à affronter les Stormers, en Afrique du Sud, ce samedi. Un déplacement qui ne manque pas de susciter des controverses, d’autant que les Stormers étaient à Bayonne le week-end précédent.
« Les Stormers sont là, ils jouent contre Bayonne, à trois heures d’ici. Eux comme nous, il va falloir qu’on se retape un voyage pour aller faire le match en Afrique du Sud », expliquait déjà Romain Carmignani, entraîneur de la défense du Stade Rochelais, avant la première rencontre de la compétition, soulignant la lourdeur logistique de ce trajet.
Dès dimanche, après leur victoire sur Leicester, le groupe de Ronan O’Gara a entamé son long périple, combinant un trajet en bus vers Paris Charles de Gaulle, un vol de plus de 11 heures jusqu’à Johannesburg, puis une heure quarante-cinq de vol intérieur pour finalement arriver à Port Elizabeth, au sud-est du pays, en fin de journée lundi.
Un déplacement critiqué par le centre Jules Favre dans L’Équipe : « Forcément, ça fait toujours chier d’avoir un jour de voyage entier pour aller dans un autre pays où ce n’est pas la même saison, alors qu’en Europe, tu peux faire un déplacement de maximum trois heures en avion, et l’histoire est réglée. Là, tu pars le dimanche après le match, tu as encore plein de courbatures, tu fais une journée de voyage dans l’avion, dans les aéroports, les bus, et tu ne t’entraînes pas là où tu t’entraînes d’habitude. »
Les Stormers, eux, n’étaient pas en reste, venant de s’imposer à Bayonne (26-17) après un trajet similaire depuis le Pays basque.
Face à ce casse-tête logistique, Romain Carmignani ne mâche pas ses mots : « Je ne sais pas qui organise mais il y a des questions à poser, surtout sur la santé des joueurs. Les faire jouer là sous la pluie puis passer sur un climat à 30 degrés, pour le week-end d’après encore les faire jouer sous 2-3 degrés. Pas sûr que ce soit une bonne idée. C’est du business. C’est vraiment ridicule et stupide! »
L’ironie du sort veut que le match ne se déroulera pas au DHL Stadium du Cap, stade habituel des Stormers, réquisitionné pour une compétition de moto-cross, mais à Port Elizabeth, à 777 kilomètres de là, prolongeant encore le voyage et l’incompréhension, notamment pour Grégory Alldritt : « J’aimerais bien comprendre leur logique. À nous d’assumer notre statut. On joue les Stormers qu’on ne pourra même pas jouer au Cap, ça nous fait faire un trajet ridicule… »
Par ailleurs, plusieurs cadres rochelais seront absents pour ce déplacement. Le capitaine ne fait pas partie du groupe, désormais remanié, qui inclut quelques figures comme Reda Wardi, Dillyn Leyds et Thomas Berjon. Leur objectif : rééditer la performance du printemps dernier, quand ils s’étaient imposés sur le fil (22-21) pour décrocher leur qualification en quart de finale.
Grégory Alldritt se montre philosophe : « Maintenant, le déplacement est acté. Soit on le subit, soit il faut le vivre. On peut dire ce qu’on veut. Il y a des joueurs de 18-19 ans qui vont partir une semaine en Afrique du Sud pour jouer un match de Champions Cup face aux Stormers. Ça va être une belle semaine au soleil. Il faut essayer de trouver un peu de dynamisme et jouer ce match où on n’a clairement rien à perdre. »
Rien à perdre face à des Stormers en grande forme cette saison. Malgré l’absence de plusieurs internationaux, les Sud-Africains restent invaincus avec six victoires d’affilée en URC, y compris un succès sur le terrain du Munster. Pour ce match, la charnière Cobus Reinach – Sacha Feinberg-Mngomezelu, qui avait posé de sérieux problèmes aux Bleus en novembre, sera alignée d’entrée.
Un périple et une confrontation qui promettent d’être intenses, entre défi sportif et gestion logistique délicate.
Via RMC Sport.







