Matthieu Jalibert, figure montante du rugby européen, s’affirme aujourd’hui comme l’un des meilleurs ouvreurs de la Champions Cup. À 27 ans, le joueur de l’Union Bordeaux-Bègles brille par son jeu offensif incisif, parfaitement adapté à cette compétition.
Samedi dernier, sur la pelouse du Loftus Stadium à Pretoria, perché à 1 350 mètres d’altitude, Jalibert a livré une performance exceptionnelle face aux Bulls, contribuant largement au succès de son équipe (33-46). Cette prestation a immédiatement ravivé le débat sur son statut en équipe de France, souvent contrasté.
Outre-Manche, les éloges pleuvent. Dans le *Times*, Stuart Barnes dédie une chronique au Bordelais, relayée par *Sud-Ouest* : « Enterrer la hache de guerre avec Matthieu Jalibert et la France sera favorite du Tournoi des Six-Nations. » L’ancien ouvreur anglais, séduit par l’influence du Français, insiste : « Romain Ntamack est un excellent joueur, mais Jalibert mérite de revenir immédiatement au poste de numéro 10… Il est l’homme capable de le concrétiser. »
Au-delà du débat national, Barnes souligne surtout la qualité de la prestation livrée en altitude : « En altitude, un joueur aux relations parfois tumultueuses avec l’équipe de France a offert une prestation époustouflante. […] L’ouvreur a dansé avec la défense des Bulls avec une aisance remarquable. » Les statistiques parlent d’elles-mêmes : sept défenseurs battus, quatre off-loads, 64 mètres parcourus ballon en main, quatorze prises d’intervalle, sans oublier son essai, qui n’est que la partie visible de son impact.
Pour l’UBB, cette montée en puissance n’est pas une surprise. Noel McNamara, entraîneur de l’attaque, confie : « Il est en pleine forme depuis le début de la saison », se remémorant notamment un match « énorme » face à Bayonne, juste avant une pause liée à une blessure.
La Champions Cup, réputée pour son jeu plus rapide et ouvert, semble faite sur mesure pour Jalibert. Comme il le reconnaît lui-même : « On sait que la Coupe d’Europe nous correspond car on peut mettre beaucoup de vitesse dans notre jeu. » Une affirmation qui souligne la parfaite adéquation entre le style de jeu européen et les qualités du Bordelais.
McNamara ne tarit pas d’éloges : « Matthieu est l’un des meilleurs 10 du monde, notamment au niveau de l’attaque et la Champions Cup est une compétition un peu plus positive à ce niveau… Avec ce système de bonus offensif, l’objectif est toujours de marquer des essais. » Pourtant, réduire Jalibert à son seul potentiel créatif serait passer à côté de ses autres qualités.
Son entraîneur détaille ainsi : « Il a cette capacité à scanner les défenses et à vite prendre la bonne solution… Il casse les plaquages ! C’est un de nos joueurs qui fait le plus de off-loads… Et je ne parle pas de sa préparation avant les matchs ! Il sait comment les adversaires défendent… Il a une valise pleine de solutions. »
Reste désormais à voir si cette progression constante se traduira par un rôle renforcé en équipe de France. Stuart Barnes est formel : « Jalibert a la capacité de transformer un groupe de joueurs déjà talentueux… Si Galthié trouve comment enterrer la hache de guerre, Jalibert peut enflammer la France comme il l’a fait avec Bordeaux. »
Un point important tempère toutefois cet optimisme : Jalibert n’a pas participé à la dernière tournée en raison d’une blessure à la cuisse.
En attendant, l’ouvreur continue de briller sur la scène européenne, avec un prochain match possible contre les Scarlets samedi. Si son avenir chez les Bleus reste un sujet de débat, une chose est sûre : Matthieu Jalibert semble plus que jamais au sommet de son art sur la scène continentale.







