
Le futur pilier droit du XV de France suscite un débat grandissant. Face aux difficultés pour trouver un successeur à Uini Atonio, deux figures du rugby français, Thierry Savio (Stade Toulousain) et Xavier Péméja (Nevers), proposent une piste audacieuse : repositionner Posolo Tuilagi, actuellement deuxième ligne, au poste de pilier droit.
### Thierry Savio ouvre la voie : un profil hors normes pour un poste rare
En charge du centre de formation au Stade Toulousain, Thierry Savio observe chaque année les jeunes avants les plus prometteurs. Selon lui, Posolo Tuilagi présente un profil atypique qui pourrait révolutionner le poste de pilier droit.
Les critères sont clairs : les piliers modernes sont plus grands, massifs et mobiles qu’auparavant. Tuilagi réunit toutes ces qualités, que ce soit sa **taille**, sa **puissance**, son **impact au sol** ou sa **capacité à jouer debout**.
Sans s’étendre dans les médias, Savio a lancé un véritable débat national : pourquoi ne pas exploiter ce phénomène physique de 145 kilos ailleurs que dans la cage ?
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### Xavier Péméja tranche : la reconversion, une option crédible et pertinente
Le directeur sportif de Nevers, expert des avants, exprime une position encore plus affirmée. Pour lui, la reconversion de Tuilagi ne serait pas simplement plausible, elle serait même **« pertinente »**.
Dans Midi Olympique, il explique :
*« Aujourd’hui, le jeune Tuilagi évolue en seconde ligne. Mais il n’a pas le rendement d’un deuxième ligne. Il a ce qu’on appelle un retour au jeu d’un pilier. »*
Ce « retour au jeu » — la capacité à se remettre rapidement au service de l’équipe après une action — est crucial au plus haut niveau. Selon Péméja, ce n’est pas suffisant pour faire de Tuilagi un deuxième ligne international, mais cela constitue une solide base pour un pilier droit d’élite.
Il met les choses au clair :
*« Ce retour au jeu, c’est cette faculté à se remettre à disposition de l’équipe après une action. Et pour un deuxième ligne de niveau international, c’est insuffisant pour Tuilagi. C’est pourquoi l’idée de le reconvertir au poste de pilier peut être intéressante. Soit, il se reconvertit, soit il perd 15 ou 20 kilos et il deviendra un deuxième ligne de très haut niveau. »*
En résumé :
– soit Tuilagi devient un pilier droit capable de transformer le visage du XV de France,
– soit il doit s’alléger pour s’imposer comme un deuxième ligne international.
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### Les prérequis d’une reconversion réussie selon Péméja
L’ancien entraîneur de Montauban souligne la complexité technique du poste de pilier, qui nécessite une souplesse particulière.
*« La difficulté de passer un deuxième ou troisième ligne au poste de pilier, c’est le côté technique du poste. On doit jauger en amont la souplesse du joueur. Souplesse des hanches, souplesse des chevilles surtout si ça n’a pas été travaillé chez les jeunes. Et puis, il y a le danger au niveau cervical. »*
Fort de son expérience, il précise qu’il discute actuellement avec un joueur au profil proche dans son club, qu’il juge capable de franchir ce cap.
*« Avant d’engager ces discussions avec mon joueur, j’ai pris la mesure de sa capacité à le faire. Mais je sais qu’au niveau cervical, c’est le deuxième plus fort de tout le club. Et il ne joue que 3e ligne. Si ce joueur accepte, je suis convaincu qu’il peut faire la Coupe du monde 2027. C’est une bombe ! »*
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### Conclusion : une opportunité réelle, mais la balle est dans le camp de Tuilagi
Le potentiel de Posolo Tuilagi pour devenir pilier droit est validé par deux techniciens reconnus. Reste désormais à connaître la réponse de l’intéressé. Jusqu’à présent, il a écarté cette idée, mais la nécessité d’une solution à droite de la mêlée française est plus forte que jamais.
Affaire à suivre…







