Samedi, La Rochelle fera souffler un vent de fraîcheur en Coupe des champions en confiant le capitanat à un joueur de seulement 19 ans. Lucas Andjisseramatchi, troisième-ligne formé à Massy et arrivé cet été au club, endossera ce rôle clé face aux Stormers, défiant la hiérarchie habituelle dominée par des internationaux expérimentés.
Le manager irlandais Ronan O’Gara ne cache pas son admiration pour ce choix audacieux : « C’est un garçon très respectueux, très bien élevé, très bien cadré. Il sait ce qu’il veut. Il a pris la semaine en main. Faire ça à son âge, c’est très rare. J’avais une énorme estime pour lui mais aujourd’hui, elle est encore plus grande. » Ces mots indiquent clairement que La Rochelle voit en Andjisseramatchi un diamant brut désormais prêt à briller sur la grande scène.
Le jeune leader a découvert la nouvelle autour du petit-déjeuner, une surprise pour certains, mais pas un choc pour lui. « On m’a demandé si j’étais OK pour assumer le capitanat et je me suis dit que ça pouvait être une bonne opportunité. Je vais essayer de prendre ce rôle à cœur », confie-t-il à L’Équipe, déjà habitué à ce rôle chez les Espoirs. Malgré sa jeunesse et la présence dans l’effectif de cadres comme Alldritt ou Botia, le numéro 8 reste confiant : « C’est un gros défi mais on n’y va pas pour faire le trajet à vide. »
Au-delà des compétences, c’est son charisme naturel qui séduit ses coéquipiers. Charles Kante-Samba, son partenaire en troisième ligne, ne tarit pas d’éloges : « Lucas, c’est un gars qui a tout le temps le sourire. Même s’il n’est pas sur la feuille de match, il a tout le temps le sourire, il est tout le temps là pour notre bien-être. Il apporte de l’énergie, de la confiance. Il te parle tout le temps, il te donne le sourire. »
Dillyn Leyds, vétéran sud-africain de l’équipe, confirme cette image : « C’est vraiment un très, très bon mec, quelqu’un que j’adore dans l’équipe. Bien sûr, il est jeune, mais il a beaucoup de qualités. C’est quelqu’un qui montre beaucoup de respect, même pour les vieux comme moi ! C’est un leader chez les jeunes. Beaucoup de mecs étaient très contents pour lui quand on a su qu’il allait être notre capitaine ce week-end. Il est très gentil, pose beaucoup de questions. Il va rester avec nous pour longtemps. » Un portrait flatteur qui témoigne du lien solide déjà tissé avec ses aînés.
Sur le terrain, la concurrence est féroce en troisième ligne, avec des joueurs de classe mondiale comme Oscar Jégou, Grégory Alldritt, Levani Botia, Matthias Haddad, Judi Cancoriet ou Paul Boudehent. Ronan O’Gara rappelle : « La compétition est super féroce. Ma responsabilité, c’est de créer des vrais fondamentaux dans son jeu. On a vu ça de temps en temps mais c’est très difficile d’être tout de suite une star dans le Top 14. »
Conscient de cet environnement exigeant, Andjisseramatchi le considère comme un véritable moteur pour sa progression : « C’est clair que c’est un poste très chargé au club. Il y a des joueurs de grande classe autour de moi. On apprend tous les jours en les côtoyant, en demandant des conseils, en regardant comment ils s’entraînent. Ils communiquent énormément avec nous, les jeunes. Après, on n’est pas forcément intimidés parce qu’on s’entraîne avec eux tous les jours, et quand on s’entraîne, il faut jouer. »
En seulement quelques mois, Lucas Andjisseramatchi est devenu bien plus qu’un simple espoir. Il incarne désormais le renouvellement du pack rochelais, prêt à assumer des responsabilités inhabituelles pour un joueur encore adolescent, et à écrire une nouvelle page de l’histoire du club.







