La Section Paloise espérait un retour triomphal en Champions Cup, mais elle est repartie avec un réveil douloureux. Dimanche dernier, face à Northampton, les Béarnais ont frôlé l’exploit avant de sombrer dans un secteur où ils pensaient être forts : la mêlée fermée.
Le match s’est soldé par une défaite 27-35, sans le moindre point décroché, laissant un goût amer d’opportunité manquée. Alors que l’équipe prépare désormais son déplacement à Bristol, Thomas Domingo, responsable de la mêlée paloise et figure emblématique du rugby français, revient avec lucidité sur cette déconvenue et sur son avenir, alors que son contrat arrive à échéance.
Dans un entretien accordé à Rugby Pass, l’ancien international ne masque pas la dureté de la situation. Il résume sans détour les difficultés défensives de son pack : « Cela a été un très gros souci pour nous. Quand on voit la performance du pack Northampton dans ce secteur et la nôtre, c’est compliqué de gagner des matchs. Comme le disent bien les Anglo-saxons, no scrum no win. »
Pour Domingo, cette défaillance a offert un ballon d’oxygène constant aux Anglais, leur permettant de dominer territorialement et de rester dans le match, alors que Pau avait des occasions pour creuser l’écart.
« On a pris une tarte ! », admet-il avec franchise. Une gifle qui, bien que douloureuse, doit servir de leçon. Le technicien souligne que, bien que son équipe ait progressé dans ce domaine depuis le début de saison, ce match a été un retour brutal à la réalité : « Une performance comme ça, ça fait mal à la tête à tout le monde. On ne remet pas tout en question pour autant… Mais on a pris une tarte ! Ça remet les pieds sur terre à tout le monde. »
L’analyse vidéo a rapidement mis en lumière les racines du problème. Le talonneur a souffert, et malgré l’entrée anticipée de Jon Zabala, l’adaptation a été insuffisante : « Notre axe droit a eu du mal à s’adapter et à trouver les bons repères. (…) Mais Guram Papidze n’a pas pu bien s’adapter non plus. »
Dans une compétition aussi serrée que la Champions Cup, où chaque point compte, cette défaite coûte cher. Domingo est convaincu que le scénario aurait pu être différent avec plus de constance dans ce secteur : « Si on avait été plus régulier dans ce secteur ou au minimum stable, il y a des situations où on aurait plus dominé… C’est ce qui a pêché pour obtenir la victoire. »
Désormais, Pau n’a plus de joker : il faudra aller chercher des points à l’extérieur pour exister dans cette compétition que le club n’avait plus disputée depuis 27 ans.
Sur le plan personnel, Domingo traverse lui aussi une période de questionnements. En fin de contrat après huit années passées dans le staff paloise, il attend des échanges avec sa direction. « Je suis engagé avec Pau jusqu’à la fin de la saison. Cela fait huit ans maintenant que je suis là. Je ferai mon boulot jusqu’au bout et on verra bien dans les semaines à venir comment vont évoluer les choses. Pour ce qui est de la méthode de fonctionnement pour les prolongations, tout a toujours été très clair. C’était d’abord les joueurs et ensuite le staff. Mon tour arrive bientôt, on pourra discuter dans les prochaines semaines. »
Attaché au club et à la ville, il conserve néanmoins toutes les options ouvertes : « Je suis bien à Pau, l’environnement me plaît, donc à voir ce qui se passera. »
Ce dimanche, Pau affronte Bristol avec l’urgence de retrouver du caractère et d’afficher de réels progrès techniques. Après la « tarte » reçue en mêlée, l’équipe devra prouver qu’elle a la capacité de rebondir rapidement sur la scène européenne.







