À la mi-temps, Toulouse semblait en route vers une victoire aisée, menant 21-0 et proche d’assurer le bonus offensif. Pourtant, en seulement quarante minutes, tout a basculé : les Écossais de Glasgow ont infligé un spectaculaire 28-0 aux champions de France, signant l’un des retournements les plus surprenants de cette saison européenne.
**Une première période totalement maîtrisée**
Le moment clé de la rencontre restera ce coup de pied d’Ange Capuozzo, qui a effleuré la ligne de touche, empêchant l’ailier toulousain de marquer un quatrième essai juste avant la pause. Cette occasion manquée symbolise à elle seule le scénario qui aurait pu être bien différent, avec Toulouse basculant à la mi-temps avec un avantage quasi définitif.
Le plan de jeu imaginé par Ugo Mola fonctionnait à merveille : contrôler la possession, freiner le rythme imposé par Glasgow et soumettre les Warriors à de longues séquences défensives. Le technicien voyait dans les Écossais « une équipe étonnante », capable d’étirer le jeu au-delà du raisonnable.
**Une deuxième mi-temps catastrophique**
Mais au retour des vestiaires, tout s’est inversé. Toulouse a perdu le contrôle du ballon, illustré par des chiffres alarmants : 27 % de possession après la pause, 36 % d’occupation, et six en-avant lors de leurs rares attaques. Chaque erreur toulousaine a galvanisé les Warriors, qui ont repris leur rythme soutenu et leur jeu de continuité.
Saccagé défensivement, Toulouse a réalisé 150 plaquages en seconde période contre seulement 17 pour Glasgow. Pris dans leur camp, les Rouge et Noir ont subi un déferlement incessant, reculant systématiquement face aux impacts adverses.
L’entrée de George Horne à la 47e minute a donné un nouvel élan aux Écossais qui ont su exploiter l’indiscipline croissante des Toulousains dans leurs 22 mètres.
**Le banc : l’atout qui a fait défaut**
Accoutumé à renverser des situations grâce à un banc solide, le Stade toulousain n’a cette fois pas vu Emmanuel Meafou ni Joel Merkler peser sur le match. Malgré leur performance impressionnante contre les Sharks la semaine précédente, les remplaçants n’ont pas apporté l’impact nécessaire, laissant Glasgow dominer la bataille des finisseurs, un comble pour un club réputé pour son influence en fin de rencontre.
Pendant que les Warriors continuaient leur montée en puissance, Toulouse a perdu le fil, incapable de retrouver l’énergie et la maîtrise du premier acte.
**Une défaite qui interroge**
Loin d’être un simple accident, cette défaite après avoir mené 21-0 à l’extérieur soulève de nombreuses questions. L’ampleur du renversement, la brutalité du changement de visage et l’impossibilité de reprendre le contrôle témoignent d’un sérieux coup d’arrêt. Toulouse avait un match « imperdable » entre les mains. Finalement, c’est Glasgow qui a élevé ce duel au rang de monument d’abnégation.







