Bryan Habana, légende du rugby sud-africain et champion du monde 2007, a fait une révélation bouleversante lors du podcast *Business of Sport*. Il a dévoilé une trahison familiale qui l’a profondément marqué : son propre père, à qui il avait confié la gestion de ses revenus, lui a volé une partie importante de ses gains.
C’est ce douloureux épisode qui explique pourquoi le joueur n’a plus eu aucun contact avec son père depuis quinze ans, comme le rapporte *La Dépêche*.
### Un père gestionnaire… puis bourreau financier
Au début de sa carrière professionnelle en 2003, Habana a confié la gestion de ses contrats à son père. Pendant près de huit ans, ce dernier a administré ses revenus commerciaux et personnels, sans que personne ne soupçonne quoi que ce soit.
Les premiers doutes apparaissent en 2009, année du mariage de Bryan. C’est sa femme qui l’incite à s’interroger : fait-il vraiment “*la bonne chose*” en laissant son père gérer toutes ses affaires ? Les signaux d’alerte ne tardent pas à se multiplier.
Le soir même de son mariage, un prestataire contacte Habana pour lui annoncer qu’il n’a pas été payé. Son père promet de régler la situation, mais les incohérences s’accumulent.
### Un château de cartes qui s’effondre
Lorsque le joueur quitte les Bulls pour rejoindre les Stormers, il doit acheter une maison au Cap. Mais là encore, les fonds supposés disponibles ne le sont pas : “*Plus je demandais l’argent à mon père, moins il arrivait*”, confie Habana.
Début 2010, la vérité éclate. En pleine négociation avec Adidas et Canterbury, il comprend que quelque chose cloche. Il prend une décision radicale :
“*J’ai envoyé un mail à tous mes sponsors disant que les négociations faites avec mon père avant le 31 décembre étaient invalides et annulées.*”
La révélation est brutale : le compte bancaire où devaient être versés ses revenus commerciaux n’est autre que le compte personnel de son père.
“*Je découvre que le fond Bryan Habana, sur lequel je pensais que tout l’argent de mes contrats commerciaux allait, n’existe pas et qu’il s’agit du compte en banque de mon père.*”
Pire encore, il n’a jamais reçu l’argent de sa prolongation de cinq ans avec Canterbury.
### La confrontation et la rupture
Lorsque Habana confronte son père, celui-ci nie tout en bloc :
“*Quand je l’ai confronté aux faits il a nié en bloc. Tout l’argent avait disparu.*”
Malgré un confort matériel assuré par “*le plus gros contrat en Afrique du Sud*” à l’époque, cette trahison est une rupture définitive. Habana coupe alors tout lien avec son père, avec qui il n’a plus jamais parlé depuis quinze ans.
### Une icône brisée mais lucide
En rendant publique cette affaire, Bryan Habana rappelle que même les plus grandes stars ne sont pas à l’abri des dérives familiales ou d’une mauvaise gestion financière. Sa parole rare souligne l’importance d’un entourage professionnel fiable, même pour les sportifs les plus aguerris.






