Blair Kinghorn, l’âme décalée du Stade Toulousain
À 28 ans, Blair Kinghorn ne cesse de fasciner au Stade Toulousain, non seulement par son talent sur le terrain, mais aussi par sa personnalité hors norme. Cet arrière et ailier écossais est devenu, en quelques saisons, l’un des joueurs les plus attachants – et les plus imprévisibles – du vestiaire toulousain.
Dès son arrivée, Kinghorn a imposé son univers singulier : sa démarche dégingandée, son humour décalé et sa spontanéité totale détonnent dans un groupe pourtant habitué à la rigueur du haut niveau. Un cadre du club déclarait l’an dernier à L’Équipe : « Disons que je le mettrais facilement sur le podium des joueurs les plus fous que j’ai croisés ici. Et pas sur la plus petite marche… »
Dans vestiaires, sur le terrain ou face aux médias, Kinghorn multiplie les moments cocasses. On se souvient de son rodéo sur un faux zèbre après un sacre européen, ou encore de son arrivée en zone mixte en slip, en réponse à la demande exotique d’un jeune fan. Sa joie de vivre se traduit aussi par des déhanchés robotiques dès qu’une musique lui plaît. Une authenticité brute qui séduit ses coéquipiers.
L’énergie contagieuse de Blair Kinghorn resserre les liens du groupe. Le pilier Dorian Aldegheri confie : « Moi, je l’adore, même s’il ne parle pas bien français. Ça serait difficile de ne pas l’aimer. » Paul Costes, autre pilier du Stade, souligne l’importance de cet esprit libre : « Pour bien vivre, il faut des personnes un peu décalées, un peu en marge. Et Blair en fait partie. Sa manière de fonctionner est très marrante. En plus, il est très sociable. » Le capitaine Julien Marchand, quant à lui, voit en lui un « mec solaire, toujours de bonne humeur. Je le soupçonne même de l’être encore plus quand il fait mauvais. Dès qu’il y a un truc qui lui passe par la tête dans le vestiaire, il ne se retient pas, il y va quoi ! »
Malgré cette apparente légèreté, Kinghorn fait preuve d’une grande concentration quand le match approche. « En fait, ce n’est vraiment que pendant le trajet au stade, dans le bus, quand j’écoute de la musique, que je rentre vraiment dans mon match », confie-t-il. Pour le reste, il assume pleinement son tempérament joueur : « Je rigole tout le temps, sauf peut-être après un mauvais match. C’est ma personnalité. Je souris parce que mes parents m’ont toujours dit de prendre du plaisir, de profiter de la vie, de ne pas trop me prendre au sérieux. »
Pour Ugo Mola, entraîneur du Stade Toulousain, Kinghorn n’est pas seulement un amuseur public : « Blair est un personnage différent, qui dénote par son approche de la compétition. C’est toujours chouette d’avoir des joueurs comme lui ou Juan Cruz Mallia, qui prennent le rugby très sérieusement sans se prendre au sérieux. » Le manager souligne l’impact positif de cette personnalité dans un club soumis aux tensions du haut niveau : « Blair, quand vous le croisez le matin, vous êtes sûr d’avoir des bonnes nouvelles. Il n’y a jamais de mauvaises nouvelles. C’est top d’avoir des gens qui t’amènent ça. »
En somme, Blair Kinghorn est devenu l’un des piliers de l’équilibre toulousain, celui qui allie talent, fraîcheur et bonne humeur dans un monde où ces qualités sont aussi précieuses que le jeu.







