Le Castres Olympique (CO) a renoué avec la victoire grâce à un duo de centres étincelant. Dimanche, face à Édimbourg, Jack Goodhue et Vilimoni Botitu ont illuminé le stade Pierre-Fabre, menant leur équipe à une victoire éclatante, bonifiée et sans appel (33-0).
Cette performance collective rassure, mais souligne surtout l’importance de cette paire devenue indispensable dans le système tarnais.
### Une réaction attendue, un visage retrouvé
Après la lourde défaite infligée à Gloucester (34-14), Castres devait réagir. L’entraîneur des trois-quarts, Xavier Sadourny, a obtenu cette réponse et l’a soulignée avec un rare sourire en conférence de presse, saluant « un succès qui relance l’équipe », les cinq essais inscrits, la solidité de la conquête et une ligne de trois-quarts métamorphosée entre les deux mi-temps.
Parmi ces arrières retrouvés, Goodhue et Botitu ont livré une prestation majuscule. Le premier, All Black au rugby chirurgical ; le second, Fidjien facétieux aux mains d’orfèvre. Ensemble, ils ont dynamité la défense écossaise, jouant dans un tempo inaccessible à leurs adversaires.
### Une complicité rare
Au-delà des exploits individuels, c’est la relation entre les deux centres qui impressionne. Leur entente semble se construire dans l’évidence, souvent dans le non-verbal.
Goodhue décrypte cette complicité dans les colonnes de *L’Équipe* :
« On parle en fidjien. C’est une relation grand frère–petit frère. J’étais un peu son héros. On parle beaucoup en dehors, on a un super lien. On parle de jeu, de rugby, des objectifs à atteindre, de la manière dont on veut attaquer. Cela nous permet de bien communiquer sur le terrain. »
Cette connexion ne passe pas inaperçue auprès de leurs coéquipiers. Le capitaine Baptiste Delaporte résume :
« Ils ont été dans le mouvement, ils ont joué les bons coups au bon moment… Ils n’ont pas eu peur de jouer les trois contre trois, les deux contre deux, ce qu’on n’avait pas fait la semaine passée. Pour le coup, je les ai trouvés très entreprenants, très confiants, avec une incroyable connexion. »
### L’avis du staff : un équilibre parfait
Xavier Sadourny, qui les entraîne au quotidien, ne cache pas son admiration :
« Ce sont des supers joueurs… Jack, c’est le partenaire idéal, il met tous ses coéquipiers dans le bon intervalle… Il est un peu différent. Botitu, lui, met de la vitesse. Les deux, c’est un bon équilibre. »
Plus encore, leur importance dépasse ce que le public voit balle en main. Leur volume de jeu impressionne.
Toujours selon Sadourny :
« Quand on étudie les GPS, ce sont eux qui, avec notre arrière, se déplacent le plus. Cela prouve qu’ils ont envie de travailler pour l’équipe, et c’est très important. »
### La profondeur du groupe mise en lumière
La semaine prochaine en Top 14, Castres devra composer sans Botitu, parti en vacances. Mais le staff ne s’inquiète pas : Adrea Cocagi prendra sa place, preuve de la densité et de la concurrence à ce poste.
Sadourny conclut avec lucidité :
« C’est une de nos forces à Castres. »







