À moins de deux ans de la Coupe du monde 2027 en Australie, une question préoccupe toute la Nouvelle-Zélande : que se passe-t-il chez les All Blacks ? Derrière l’image toujours puissante de la sélection la plus mythique du rugby mondial, le malaise est palpable et l’inquiétude grandissante.
Dix ans se sont écoulés depuis le dernier titre mondial des Néo-Zélandais en 2015, un délai inhabituel pour une nation habituée à dominer sur la scène ovale. Depuis, les All Blacks ont maintenu leur place parmi l’élite sans pour autant retrouver leur suprématie totale. Troisièmes en 2019, finalistes malheureux en 2023, ils n’ont plus remporté le Rugby Championship depuis 2023, une compétition jadis leur chasse gardée.
L’année 2025, récemment passée en revue par les dirigeants, laisse un bilan contrasté. Malgré plusieurs victoires convaincantes, ces succès sont éclipsés par des défaites lourdes de conséquences, vécues comme des traumatismes dans le pays du long nuage blanc. La défaite cuisante à domicile contre l’Afrique du Sud (43-10, le 13 septembre) a marqué les esprits, suivie quelques semaines plus tard d’un revers contre l’Angleterre (33-19, le 15 novembre), révélant une fragilité persistante face aux grandes nations de l’hémisphère Nord.
Le New Zealand Herald, le 16 décembre, a révélé « un tableau très préoccupant de l’ambiance au sein des All Blacks, de multiples sources faisant état de frustrations internes généralisées ». Cette alerte dépasse la seule question des résultats sportifs et met en lumière un vestiaire sous haute tension.
Selon le quotidien néo-zélandais, ces tensions s’installent depuis plusieurs saisons. « Le départ volontaire de deux entraîneurs adjoints, Leon MacDonald et Jason Holland, ces deux dernières années, a suscité de vives inquiétudes quant à la gestion des All Blacks. Mais les critiques récentes et acerbes venues de l’intérieur, notamment concernant la communication, la confiance, la stratégie et la sélection, ne peuvent être ignorées », soulignent nos confrères.
Au cœur de ces interrogations se trouve Scott Robertson, sélectionneur depuis 2023. À 51 ans, l’ancien entraîneur des Crusaders fait face à un dilemme majeur pour la Fédération : provoquer un électrochoc en le remplaçant au risque de déstabiliser l’équipe à moins de deux ans du Mondial, ou le maintenir en poste, avec la crainte d’une aggravation des problèmes internes.
Pour l’instant, la deuxième option semble privilégiée, une décision loin de faire l’unanimité. Le débat agite la Nouvelle-Zélande, où d’anciens grands noms des All Blacks dénoncent régulièrement ce qu’ils perçoivent comme une inaction de la Fédération.
Longtemps référence absolue du rugby mondial, la sélection néo-zélandaise traverse aujourd’hui l’une des périodes les plus délicates de son histoire moderne. À l’aube de la Coupe du monde 2027, les All Blacks n’ont plus seulement besoin de gagner des matchs : ils doivent retrouver une sérénité collective et une identité claire, sans quoi leur légende pourrait se diluer.







