Tiaan Jacobs, la révélation sud-africaine de l’Union Bordeaux-Bègles
Arrivé dans l’anonymat, Tiaan Jacobs s’est rapidement imposé comme un pilier incontournable de l’Union Bordeaux-Bègles. À seulement 21 ans, ce troisième ligne sud-africain fait désormais figure d’atout majeur pour le club, au point de remettre en question certaines certitudes du staff technique.
Depuis le début de la saison, Jacobs a disputé neuf rencontres, dont quatre titularisations. Sa montée en puissance s’est accélérée notamment grâce à sa performance remarquée face aux Scarlets. En 48 minutes de jeu, il a marqué les esprits par son activité incessante et son impact dans le combat : « onze plaquages réussis, une seule pénalité concédée, et surtout une présence constante ». Seul un geste trop appuyé sur Jake Ball au sol, rapidement sanctionné, a entaché cette prestation sans conséquences majeures.
Un profil complet, taillé pour le rugby moderne
Au-delà des statistiques, Jacobs s’est surtout distingué par sa capacité à influencer le cours du match. Ballon en main, il sait gagner des mètres précieux, gratter des ballons et se projeter dans le soutien. Dans un secteur ultra-concurrentiel où l’UBB compte déjà des talents comme Bochaton, Woki, Matiu, Gazzotti, Vergnes-Taillefer, Gardrat ou Swinton, le Sud-Africain tire son épingle du jeu.
Sa polyvalence est un atout supplémentaire : capable d’évoluer aussi en deuxième ligne, comme face à Lyon, il offre au staff une flexibilité rare. Yannick Bru souligne à son sujet : « Tiaan est un des joueurs de la cellule élite du club. Il est avec nous depuis deux ans, c’est un joueur dense, dur, gratteur ; c’est un Marco Van Staden rouquin. Il est Sud-Africain, mais il sera Jiff la saison prochaine. On l’a prolongé et je pense qu’on a participé à sa formation. Il nous permet d’élargir notre palette. »
Une progression accélérée dans un contexte favorable
L’an passé, Jacobs était un peu éclipsé par l’émergence de Temo Matiu, arrivé la même saison. Aujourd’hui, la hiérarchie évolue : si la valeur de Matiu est désormais établie, Jacobs a franchi un cap notamment dans la gestion des temps forts et des zones de ruck. Son profil séduit aussi les cadres du vestiaire. Bastien Vergnes-Taillefer ne cache pas son enthousiasme : « Tiaan a un profil de gratteur qui ne lâche jamais rien », un atout clé dans le rugby moderne.
Un choix stratégique pour l’avenir du club
Le cas Jacobs illustre aussi la réalité économique du rugby professionnel. Confronté au salary cap et aux contraintes budgétaires, Bordeaux doit faire des choix difficiles et ne pourra pas conserver l’ensemble de ses joueurs malgré des performances solides.
Dans ce contexte, Jacobs coche toutes les cases : « jeune, performant, polyvalent, JIFF à partir de la saison prochaine et déjà parfaitement intégré ». Contrairement à un international confirmé, il représente un investissement durable, aligné sur la stratégie du club.
Parti très tôt d’Afrique du Sud pour se former en France, Tiaan Jacobs s’installe peu à peu dans le paysage bordelais. À Bordeaux, le public commence à s’y rallier. Et le staff, lui, a compris qu’il ne s’agissait plus d’un simple joueur de rotation, mais bien d’un pilier pour l’avenir de l’UBB.







