À l’heure où la colère agricole embrase la France, le monde du rugby ne reste pas insensible. À la veille du déplacement du Stade Toulousain à Lyon, samedi soir pour la 12e journée de Top 14, plusieurs membres du club ont exprimé leur solidarité envers les agriculteurs, confrontés à de lourdes difficultés liées aux dossiers Mercosur, à la Politique agricole commune (PAC) et, plus récemment, à la crise de la dermatose nodulaire bovine.
Lors de la conférence de presse vendredi, Laurent Thuéry a livré un témoignage poignant, loin des discours convenus. En plus d’être entraîneur de la défense du Stade Toulousain, il est aussi, à 37 ans, propriétaire d’une exploitation de fraises et de kiwis dans le Lot-et-Garonne.
« Forcément, j’ai un regard particulier sur ça », a-t-il confié à La Dépêche, avant d’affirmer clairement son soutien : « C’est un milieu où j’ai énormément d’amis, qui me touche et forcément que je soutiens le monde agricole. Ce sont des métiers très durs. »
Naviguant entre rugby professionnel et réalité agricole, Thuéry mesure le contraste. « Le fait d’avoir un pied dans ce monde agricole, un pied dans le sportif, me permet de mesurer aussi la chance qu’on peut avoir », souligne l’ancien troisième ligne, évoquant « le confort dans lequel on est dans un club comme le nôtre ». Un constat qui l’amène à faire preuve d’humilité : « Ça inspire beaucoup de respect, beaucoup de travail, et on les salue bien entendu. »
Mathis Castro-Ferreira, troisième ligne également concerné, a relayé ce message. Fils d’exploitant agricole et probable titulaire à Lyon, il confie : « Bien sûr que je le suis parce que ça me touche aussi. Ça touche à ma famille un peu. Je pense fort à eux dans cet événement et je leur apporte tout mon soutien. »
Sur le plan logistique, le Stade Toulousain évitera les perturbations liées aux blocages routiers grâce à un déplacement en avion, contrairement à d’autres clubs susceptibles d’être impactés par les mobilisations agricoles.







