Le Tournoi des 6 Nations 2026 pourrait marquer une première depuis longtemps : le XV de France partagé entre deux diffuseurs historiques. Cette configuration ne résulterait pas d’un choix éditorial, mais d’une contrainte budgétaire.
Derrière cette hypothèse se dessine une réalité économique pesante pour l’audiovisuel public. Malgré l’obtention en juin dernier des droits du Tournoi pour les quatre prochaines éditions, France Télévisions doit aujourd’hui composer avec un contexte radicalement différent. L’État impose un effort financier majeur à l’ensemble du groupe, et le service des sports n’y échappe pas : près de 30 % de réduction des coûts de production sont désormais exigés.
À cela s’ajoute un calendrier particulièrement défavorable. En février 2026, France Télévisions se retrouvera engagée sur deux fronts majeurs : le Tournoi des 6 Nations et les Jeux olympiques d’hiver de Milan-Cortina, organisés du 6 au 22 février. Cette concentration d’événements coûteux, sur une période très courte, met à rude épreuve les capacités financières et techniques du groupe public.
Face à cette situation, France Télévisions a envisagé une solution pragmatique : sous-licencier deux rencontres des Bleus à TF1. Les matchs concernés seraient Galles – France, le 15 février, et France – Italie, le 22 février, tous deux programmés en plein cœur de la quinzaine olympique. Le match d’ouverture face à l’Irlande a quant à lui été déplacé au jeudi 5 février pour éviter un chevauchement trop important.
Pour TF1, cette opportunité est réelle. Déjà diffuseur des matchs du XV de France hors Tournoi et détenteur des droits des prochaines Coupes du monde, la chaîne privée renforcerait ainsi son ancrage rugbystique sans avoir à investir massivement. « Les montants en jeu resteraient limités, mais l’enjeu symbolique et stratégique est fort. »
Si les discussions aboutissent, l’accord pourrait être officialisé avant la fin de l’année. Cette décision illustrerait surtout une tendance de fond : « même les événements sportifs les plus emblématiques ne sont plus totalement à l’abri des arbitrages budgétaires. »
Affaire à suivre…







