La soirée catalane devait marquer la résurrection de Clermont. Elle s’est transformée en un naufrage. Battus à Perpignan (26-20) ce samedi, les Auvergnats ont enchaîné un troisième revers consécutif, malgré une supériorité numérique de presque une heure face à la lanterne rouge du Top 14. Un échec lourd de conséquences, tant sur le plan comptable que mental.
Sur la pelouse d’Aimé-Giral, l’ASM a pourtant bénéficié d’un coup dur pour l’adversaire dès la 20e minute, avec l’expulsion de Joseph. Un contexte idéal pour relancer une dynamique enrayée, mais que les hommes de Christophe Urios n’ont jamais su exploiter. Dominés dans l’impact, brouillons dans l’animation offensive et trop souvent sanctionnés, les Clermontois ont laissé filer un match qui semblait à leur portée.
Au retour des vestiaires, l’ASM a brièvement cru pouvoir inverser la tendance grâce à la lucidité de Baptiste Jauneau. Mais l’espoir fut de courte durée. Quatre minutes plus tard, une mauvaise gestion au pied redonnait de l’air à l’USAP, qui ne lâcha plus le contrôle du jeu. Même scénario en fin de match : revenus à six points, les Jaunards ne donnèrent jamais l’impression de pouvoir renverser la partie.
Face à eux, l’USAP a montré un tout autre visage que celui observé depuis le début de la saison. Plus agressifs, plus solidaires et portés par un public fervent, les Catalans ont signé un succès majeur dans leur lutte pour le maintien.
Symbole de ce réveil perpignanais, Benjamin Urdapilleta a livré une prestation de très haut niveau. À 39 ans, l’ouvreur argentin a semblé rajeunir face à ses anciens coéquipiers clermontois. Précis face aux perches – un seul échec avant sa sortie – inspiré dans le jeu et omniprésent en défense, il a pesé sur chaque temps fort catalan. « C’est lui qui récupère un ballon clé sous une chandelle pour initier le premier essai », et sa vista au pied a permis à Perpignan de respirer à des moments clés, notamment sur l’essai de Buliruarua à la 48e minute. Gestion, expérience et sang-froid : l’Argentin a rappelé pourquoi il reste une référence du championnat.
Cette nouvelle désillusion prolonge une série inquiétante pour l’ASM. Après les défaites en Champions Cup à domicile face aux Saracens puis à Sale, Clermont boucle un mois de décembre cauchemardesque, à l’image du cruel air de déjà-vu de l’an dernier, quand les Jaunards avaient également terminé l’année par trois revers consécutifs.
Difficile aujourd’hui d’échapper au constat : le mal est profond. Avant la réception de l’UBB au Michelin samedi prochain, les Clermontois vont devoir panser des plaies mentales autant que sportives. Car, au-delà du classement, c’est la confiance collective qui semble aujourd’hui s’effriter dangereusement.







