Formé à l’ASM Clermont et aguerri aux derbys de jeunes face à Brive, Romain Briatte a rapidement intégré les codes des rivalités parisiennes. Aujourd’hui pilier incontournable du Stade français, ce troisième ligne aborde avec lucidité et ambition le choc à venir contre le Racing 92, porteur d’une fierté collective affirmée.
À quelques jours de ce derby de voisins, Briatte a accepté de se confier à Midi Olympique sur la dynamique actuelle des Soldats roses, la montée en puissance de leur pack et les objectifs clairement affichés du club.
Face à un Racing 92 également en pleine reconstruction, cette confrontation s’annonce rude dans les zones de combat. Le Stade français revendique haut et fort la solidité de sa première ligne.
« C’est vrai que cette année, on fait le job devant, que ce soit en touche mais surtout en mêlée grâce à des joueurs de premières lignes exceptionnels. Je pense qu’on a probablement le meilleur binôme de piliers droits en Top 14 », souligne Briatte, en référence à Giorgi Melikidze et Paul Alo-Emile.
Mais il refuse de réduire les performances de son équipe à une simple bataille de force. Selon lui, c’est « un ensemble de choses » qui explique la série de résultats positifs.
« Nos trois-quarts sont en confiance. Et puis on a une autre philosophie de jeu aussi cette année : on veut envoyer du jeu, faire vivre le ballon, assurer la continuité », précise-t-il, insistant sur l’évolution du style collectif.
Les récents succès en Challenge Cup ont confirmé la profondeur et la solidarité du groupe parisien. Pour Briatte, c’est un message clair envoyé par l’ensemble du vestiaire.
« Ça signifie sans doute que tous les gars sont au niveau et tout le monde est prêt à répondre présents. Notre objectif, il n’est pas compliqué. Cette année, on a envie de gagner un titre », affirme-t-il avec une ambition palpable, malgré une prudence de façade.
Au cœur de cette réussite, le duo Melikidze – Alo-Emile impressionne aussi bien par sa longévité que par son impact sur le terrain. Avec humour, Briatte souligne leur intégration : « Ça fait plus de dix ans qu’ils sont au club, mais il y en a un qui parle un peu mieux français que l’autre. Je suis admiratif de ces deux mecs qui ont quitté leur pays et leur famille pour faire leur carrière ici en France. Rien que pour ça, j’ai un immense respect pour eux. »
Sur le terrain, leur influence est redoutable. Briatte conclut sans ambages : « Sincèrement, je n’aimerais pas jouer pilier gauche face au Stade français. Peu importe que Giorgi ou Paul débute la rencontre. De toute façon, quand l’un sort, l’autre rentre. »
Solide devant, ambitieux dans le jeu et porté par un vestiaire uni, le Stade français avance avec une détermination renouvelée. À l’aube d’un derby électrique face au Racing 92, les mots de Romain Briatte sonnent comme un avertissement clair : Paris ne se contente plus de survivre, il vise désormais plus haut.






