Alors que la phase aller du Top 14 touche à sa fin et que l’année 2025 s’apprête à s’achever, Mathieu Raynal, ancien arbitre international et actuel responsable de la cellule de haute performance de l’arbitrage mise en place par la FFR et la LNR, fait un point exhaustif sur l’arbitrage français.
Dans un entretien accordé à *Midi Olympique*, il est revenu longuement sur une des réformes phares de la saison : l’introduction du carton orange en Top 14 et Pro D2. Une mesure imposée par World Rugby, incluant le dispositif du bunker et l’exclusion temporaire de vingt minutes, que les instances françaises n’ont jamais pleinement adopté. Pour clarifier cette sanction auprès des spectateurs, la France a choisi d’utiliser un carton orange, plutôt qu’un simple rouge temporaire.
« Avoir un rouge de 20 minutes et un rouge permanent, pour les gens au stade, c’était compliqué d’en faire la différence », explique Mathieu Raynal, justifiant ce choix de lisibilité.
Pourtant, au-delà de cet aspect pédagogique, le patron de l’arbitrage français exprime ses doutes quant à l’efficacité réelle de ce carton orange sur le déroulement du jeu. « Le carton orange, c’est très compliqué. Et ça l’est parce que déjà, il nous a été imposé par World Rugby. […] Personnellement, je ne vois pas la plus-value qu’apporte ce carton orange, hormis pour trancher des situations très singulières. […] Quand on met en place quelque chose de nouveau, il y a toujours des réticences, des questions et parfois des débats engagés. Nous ferons ce bilan en mars à Paris, avec la DTN, la Ligue, les arbitres et tous les entraîneurs. »
Ce bilan collectif, programmé pour le mois de mars, témoigne d’une appropriation toujours en cours et d’une réflexion ouverte sur l’avenir de cette sanction.
Mathieu Raynal souligne également que les réclamations directes sur l’arbitrage restent rares et que le dialogue post-match joue un rôle essentiel dans la gestion des tensions.
Entre innovation réglementaire, pression médiatique et protection de la santé mentale des arbitres, l’arbitrage français est en pleine mutation. Le message est limpide : rien n’est gravé dans le marbre. Le carton orange fera prochainement l’objet d’une évaluation complète, tandis que le dialogue avec entraîneurs et joueurs demeure un pilier fondamental pour faire évoluer le rugby sans en altérer les fondamentaux.
À l’approche des phases décisives de la saison, l’arbitrage continue ainsi de s’imposer au cœur des discussions dans le rugby français.







