Ce dimanche après-midi, Antoine Aucagne, ouvreur de l’USAP, fera son grand retour à la compétition lors de la 12ème journée du Top 14, face au Rugby Club Toulonnais.
Près d’un an après une série de blessures graves, Aucagne reprendra place sur le banc des remplaçants, prêt à retrouver les terrains. Dans un entretien accordé à Midi Olympique, il est revenu sur cette année 2025 cauchemardesque, marquée par un accident domestique et des complications qui ont failli mettre fin à sa carrière… et plus encore.
« C’était très long, très difficile. Je pensais à un moment revenir et j’ai repris un gros coup au moral. Je suis très impatient de retrouver les terrains », confie-t-il.
Tout a basculé lors d’une séance de musculation à domicile le 3 février dernier. En voulant s’entraîner, il s’est laissé tomber une barre sur le pouce, provoquant une fracture ouverte. « Le pouce était à la limite d’être sectionné », explique-t-il. Opéré d’urgence à Clermont, il a ensuite dû observer deux mois d’inactivité complète pour permettre la cicatrisation, avant d’être opéré trois fois au total.
Mais ce n’est pas tout. « Quand j’ai repris l’entraînement, fin mai, j’ai commencé à avoir une grosse douleur au niveau du sciatique gauche », raconte Antoine Aucagne. Malgré un protocole médical mis en place, la douleur s’intensifie, nécessitant une opération du dos fin juillet. « Mon absence était estimée à trois ou quatre mois environ. J’étais donc censé revenir début novembre. »
Malheureusement, la douleur a récidivé avec une hernie discale, entraînant une deuxième opération du dos début septembre. Il a finalement pu reprendre l’entraînement collectif début décembre.
L’ampleur du danger est révélée par le joueur lui-même : « J’ai envisagé que ma carrière pouvait s’arrêter cette année. Lors de l’opération du pouce, le chirurgien m’a fait comprendre que je suis passé très proche de l’amputation. Autant dire qu’avec quatre doigts sur une main et surtout le pouce, ta carrière professionnelle est en grand danger… »
Il confie également avoir envisagé l’arrêt définitif du rugby : « J’ai quelquefois pensé que le match contre Bayonne en janvier dernier était le dernier. En une seconde, dans une salle de musculation, ma vie a failli basculer. »
La vie quotidienne a été un combat en soi : « Après ma blessure au pouce, je n’étais pas autonome parce que je ne pouvais pas utiliser ma main, je n’avais pas le droit de conduire, difficile de se faire à manger, c’était très compliqué. J’ai été pendant un mois chez mes parents à Vichy. »
Par ailleurs, ses arrêts imposés ont éloigné Aucagne du groupe pendant de longs mois : « Sur les 11 derniers mois, j’ai été trois mois complètement à l’écart du groupe. C’est une situation difficile à gérer quand tu es habitué à être au quotidien avec eux, parce que tu as l’impression de ne plus du tout faire ce que tu as l’habitude de faire. »
En son absence, l’USAP a dû recruter pour compenser son absence à l’ouverture. Sur ce point, Antoine Aucagne reste compréhensif : « Je comprends forcément que le staff a dû recruter à ce poste-là. En plus de moi, on avait trois autres blessés à l’ouverture avec Jake, Tommy et Tristan. Je reste quand même un point d’interrogation pour le staff, je pense. Je n’ai pas joué depuis un an, j’ai tout à prouver à nouveau… »
Malgré un début de saison difficile pour son équipe, Aucagne voit les choses avec optimisme : « Même si j’étais en dehors du groupe, j’ai bien senti que les gars donnaient tout sur le terrain mais qu’ils n’avaient pas forcément les solutions. Je pense qu’on a trouvé de la confiance avec ces deux matchs de Challenge Cup et cette victoire contre Clermont. La dynamique est enclenchée à nous de la poursuivre. »
L’ouvreur conclut sur une note pleine d’espoir : « Que cette année soit bien différente de la précédente, voilà ce que je souhaite ! Pas de blessure j’espère, je touche du bois. Qu’on fasse collectivement des bonnes performances et surtout qu’on sauve le club, c’est ça le plus important. On a une belle mission devant nous et il nous reste 5 ou 6 mois pour l’accomplir. »







