À Castres, le LOU Rugby a vécu un véritable naufrage mental. Après une première mi-temps maîtrisée où les Lyonnais menaient 15-10, dominaient le ballon et dominaient le terrain, tout s’est effondré après la pause. En l’espace de trente minutes, l’équipe a encaissé un terrible 26-0, concédant une défaite amère qui marque leur cinquième déplacement sans point et le huitième revers sur les neuf derniers matchs toutes compétitions confondues. Lyon semble engagé sur une pente glissante, proche du précipice.
Au Stade Pierre-Fabre, le LOU affichait pourtant un contrôle solide : 59 % de possession, 54 % d’occupation, une discipline acceptable et des séquences de jeu prometteuses. Mais la seconde période a fait basculer la rencontre. Castres a haussé son niveau de jeu et son rythme tandis que Lyon reculait, accumulant fautes et erreurs individuelles. Ce changement de scénario brutal interroge profondément. Comment une équipe peut-elle ainsi s’effondrer en seulement quarante minutes ?
Karim Ghezal, entraîneur du LOU, confirme ce double visage : « On a fait une première mi-temps avec l’engagement qu’il fallait pour un match à l’extérieur. On aurait même pu faire encore bien mieux. Mais les Castrais ont haussé le curseur et leur niveau de jeu en deuxième mi-temps. Ils nous ont acculés dans notre camp. Sous pression, on a commencé à enchaîner les fautes et les erreurs. »
L’arbitrage, souvent pointé du doigt, est aussi évoqué par Ghezal, qui déplore : « Je trouve l’arbitrage dur contre le LOU », tout en nuançant : « On est arbitrés comme un 12ᵉ, mais je ne veux pas me cacher derrière l’arbitrage après cette défaite. » En effet, les chiffres sont frappants : huit pénalités sifflées contre Lyon après la pause, contre une seule pour Castres. Le premier essai castrais est même entaché d’un en-avant. Pourtant, la nervosité lyonnaise ne découle pas uniquement de ces décisions arbitrales, mais bien des pertes de balle répétées, des franchissements subis et surtout de ce trou d’air durant lequel la défense a cédé quatre essais en moins de vingt-cinq minutes.
Glissant inexorablement au classement, le LOU se retrouve aujourd’hui 12ᵉ, une place qui n’offre aucune garantie de sécurité. Le maintien n’est plus une menace lointaine mais une éventualité tangible si la spirale négative ne s’inverse pas rapidement. Le groupe, fragilisé, peine à se relever après chaque coup dur et semble finalement plus dépendant des exploits individuels de Wainiqolo que d’un collectif solide et rassurant. Lyon ne marque plus, concède trop de points et sombre dans le doute.
Malgré tout, dans la tourmente, Karim Ghezal garde espoir : « On n’est pas dans les clous, mais on ne baissera pas la tête. On ne lâchera rien et le LOU finira par être respecté en Top 14. » Un message clair : le combat continue, car l’heure est désormais à la réaction.







