Jean-Baptiste Elissalde dresse un constat lucide sur la formation du Stade Rochelais, soulignant les difficultés rencontrées par les jeunes joueurs à s’imposer en Top 14.
Interrogé par France 3, l’ancien joueur et entraîneur observe que le potentiel existe, notamment chez les jeunes joueurs qu’il suit de près, son fils étant l’un d’eux. Pourtant, selon lui, ces talents ne sont pas encore tout à fait prêts à briller au plus haut niveau.
« Je les suis de près puisque mon fils joue avec eux. Il y a du talent chez ces jeunes-là, mais je ne les sens pas encore prêts à performer tout de suite en première division. Je pense qu’il y a un petit retard. Ils sont peut-être à 14/20 là où ils devraient être à 15. Ça se joue sur pas grand-chose, tant énergétiquement que physiologiquement que techniquement. Toutes ces petites différences mises bout à bout font qu’ils ont du mal à s’exprimer », analyse-t-il avec précision.
Elissalde insiste surtout sur l’importance d’un encadrement solide autour de ces jeunes. « Là où ils sont les meilleurs, c’est quand ils sont encadrés des meilleurs joueurs. Faire des total impasses, entre guillemets, ou les mettre tous ensemble dans des situations difficiles, c’est assez compliqué pour eux, même s’ils ont montré de bonnes choses en Afrique du Sud. Je pense que le bon compromis, c’est de les mettre dans des équipes qui sont très solides, à côté des papas, et d’en mettre, avec parcimonie, quelques-uns de temps en temps, dans les meilleures conditions pour qu’ils puissent s’exprimer. »
Le technicien souligne également la nécessité de mieux préparer ces jeunes au passage à l’élite. « Je pense que si La Rochelle se penche sur ce problème-là, ils devront les préparer un petit peu plus tôt pour qu’ils arrivent à maturité une fois sur le terrain. Le tout n’est pas de les faire jouer et de les mettre en Top 14, le tout c’est de les mettre en Top 14 et qu’ils puissent performer. »
Il cite plusieurs exemples concrets, entre espoirs prometteurs et jeunes en difficulté. « Ça va être le cas bientôt, comme pour Diego Jurd, un peu moins Simeli Daunivucu, même si on a vu de bons passages, il y a encore du déchet. Le petit Nolhann Couillaud a été en difficulté hier sur son jeu au pied, il a rendu trop de ballons facilement et malheureusement, ils l’ont sorti à la mi-temps. Le petit Pacôme est dans une crise, je pense, en venant de la Pro D2 et en passant au Top 14, il y a un gap à franchir, il a du mal à l’assimiler mais ça va revenir. Et il y a quelques bonnes surprises comme le Russe, qui sera un profil à la Jégou mais qui n’est pas encore tout à fait prêt pour ce niveau-là. »
À l’aube d’une nouvelle saison, le Stade Rochelais se confronte donc à un défi de taille : offrir aux jeunes joueurs un encadrement et une préparation adaptés pour qu’ils deviennent de véritables acteurs du Top 14.







