La Rochelle affronte, ce vendredi soir, Bath dans le cadre de la première journée de la Champions Cup.
Interrogé via Midi Olympique, l’entraineur adjoint Rochelais Rémi Talès est revenu sur la défaite concédé par ses joueurs contre Vannes, le week-end dernier à Deflandre. Extrait:
Oui, nous avons été obligés de revenir quand même sur cette contre-performance contre Vannes, mais on débute une nouvelle compétition avec l’obligation de repartir de l’avant, de relever la tête, et de vite basculer sur le déplacement à Bath, parce que c’est la première journée d’une compétition que le club affectionne particulièrement.
Il espère que basculer en Champions Cup permettra à La Rochelle de rebondir. Extrait:
C’est une grosse affiche, Bath est premier du championnat anglais. Nous aurions préféré l’aborder dans un autre état d’esprit, mais ça fait partie du sport de haut niveau. Nous avons pris une grosse claque samedi. Le match de vendredi va arriver vite, on va jouer dans un contexte hyper hostile. Je pense que nous avons une équipe qui aime les challenges. C’est certain : nous aurons envie de montrer un autre visage et de débuter de la meilleure des façons cette compétition.
Il explique avoir été très déçu de la prestation collective de son équipe contre Vannes. Extrait:
La performance collective. Staff, joueurs : nous sommes tous passés à côté. Il n’y a pas énormément de positif à retenir de cette défaite. On a pris une belle leçon par une équipe qui n’avait rien à perdre et qui a joué son match comme si c’était une finale. Nous, c’est vrai qu’on avait peut-être la tête à la Champions Cup. De par nos certitudes, de nos matchs à domicile, peut-être qu’on s’est dit que ça passerait. Malheureusement, nous avons pris une claque, et quand ça arrive, il vaut mieux vite se relever.
Il a évoqué le départ des supporters Rochelais du stade avant même la fin de la rencontre. Extrait:
On n’aime pas décevoir le public. Je sais tout ce qu’ils font pour nous, l’effervescence qu’il y a au stade et dans la ville. C’était encore un guichet fermé, encore 17 000 personnes qui étaient venues nous soutenir, et nous les avons déçues. C’est normal qu’ils quittent le stade avant la fin du match. Nous avons honte de notre prestation. C’est la raison pour laquelle on veut relever la tête dès vendredi et être à la hauteur de nos supporters.
Il se méfie de Finn Russell, l’ouvreur de Bath. Extrait:
C’est le dépositaire du jeu de Bath et de l’Écosse. C’est un joueur fantasque dans le sens où il est tellement fort techniquement qu’il peut faire une transversale au pied ou allonger une passe de 20 mètres dans n’importe quelle position, voir les coups avant les autres, jouer ceux que lui seul a vus. Mais il est aussi très cadré et plus mature que par le passé. Sa grande force, c’est qu’il croit très fort en ce qu’il fait, et ça devient souvent positif. Il est le point essentiel de leur équipe. Pour résumer, nous allons affronter une belle équipe avec à sa tête un grand numéro dix à la manœuvre.
Il faut rester constamment en alerte, car il est capable de faire l’action que personne ne pense qu’il va faire. Il faut garder un œil sur lui, mais aussi sur les joueurs proches de lui ainsi que ceux qui sont à l’opposé. Il ne faut pas le laisser jouer dans un fauteuil sinon la soirée va être longue. J’ai joué demi d’ouverture, et je sais que nous n’aimons pas quand il y a trop de pression sur nous. Il ne va pas falloir le lâcher, lui laisser le moins de temps possible pour prendre des décisions. Autrement, en général, c’est 100 % pour lui.
Il estime que de jeunes joueurs Rochelais sont sur le point d’exploser. Extrait:
Enchaîner. Que ce soit pour Bosmorin, Bollengier ou Daunivucu, ils ont peu joué à cause des blessures, donc il faut qu’ils arrivent à être à 100 % physiquement. Ensuite, c’est un peu compliqué, car à leurs postes, il y a énormément de concurrence avec des joueurs de très haut niveau. Nous avons néanmoins envie de les voir. Dans les faits, Nathan (Bollengier) s’est malheureusement refait mal, Hoani (Bosmorin) était dans le groupe le week-end dernier, Hugo (Reus) aussi. Ce sont des joueurs qui ont besoin de jouer, de se tromper pour progresser et emmagasiner de l’expérience.
Dans la foulée, Rémi Talès a raconté le repositionnement de Teddy Thomas au poste de centre. Extrait:
Pour le coup, c’est Teddy qui en est à l’initiative depuis l’an dernier, il en parlait. Aux entraînements, il voulait se positionner au centre parce qu’il était un peu frustré de ne pas toucher beaucoup de ballons sur l’aile. Il a besoin d’avoir des espaces, des ballons pour jouer les coups pour lui. Avec la blessure de Raymond (Rhule), nous l’avons lancé à ce poste plus rapidement que prévu. Il s’est très bien adapté. Il nous amène de la vitesse et de l’imprévisibilité. C’est un gros challenge qui est pour le moment réussi. Notre rôle a été de le conforter, car plus Teddy touchera le ballon au centre du terrain, plus il aura d’occasions de faire la différence, même s’il est très surveillé. Nous devons aussi l’aider à trouver le juste milieu, c’est-à-dire se faire parfois un peu oublier, pour mieux endormir les défenses adverses.
Questionné sur les départs de Thomas, Colombes et Kerr-Barlow en fin de saison, Rémi Talès ne se veut pas inquiet pour la suite de la saison. Extrait:
Je l’ai connu moi-même en tant que joueur avec une annonce qui avait été faite tôt dans la saison pour mon départ au Racing 92. Les mecs sont professionnels, ils ont tous envie de laisser une bonne image de leur passage ici. Ils ont envie de gagner. C’est vrai que c’est difficile, je ne vais pas dire que c’est l’idéal, mais nous connaissons leur qualité et savons que ça ne va rien changer dans le quotidien. Au contraire, nous voulons profiter d’eux et leur offrir la meilleure des sorties possibles.
Pour conclure, il se dit très heureux à La Rochelle. Extrait:
Je suis très content d’être revenu. En occultant le match du week-end dernier, nous sommes en train d’évoluer offensivement. Nous prenons du plaisir dans ce jeu mis en place. Il y a encore beaucoup de boulot, et il y a la réalité des résultats, car nous sommes jugés là-dessus. Après la claque de samedi, il faut vite se relever parce que la saison défile à grande vitesse. Personnellement, nous abordons une compétition que je n’ai jamais gagnée en tant que joueur mais aussi en tant que coach. L’ensemble du staff et les trois quarts des joueurs l’ont remportée. J’ai aussi envie de connaître cette joie. Je suis revenu pour gagner des titres.
