Alors que la Fédération Française de Rugby (FFR) espérait pouvoir compter sur Romain Ntamack pour le déplacement en Italie, la décision des juges du Tournoi des Six Nations en a décidé autrement. L’ouvreur du XV de France devra purger une semaine supplémentaire de suspension, un retournement de situation aux lourdes conséquences pour les Bleus.
Un espoir rapidement douché
Lundi matin, la FFR présentait son dossier devant la commission de discipline des Six Nations afin d’obtenir une réduction de la sanction infligée à Ntamack après son expulsion face au pays de Galles. L’objectif était clair : permettre au joueur de revenir dès la troisième journée du Tournoi. Les arguments avancés ? Le sélectionneur Fabien Galthié et le Stade Toulousain estimaient que, pour retrouver du rythme, l’ouvreur aurait été titularisé en Top 14 contre Clermont. Une hypothèse balayée par la commission, qui a jugé que Ntamack, en tant que cadre du XV de France, n’aurait de toute façon pas été aligné par son club.
Cette décision s’appuie notamment sur le fait que le joueur n’a pas été libéré pour la 15ᵉ journée de Top 14, alors que Toulouse affrontait Montpellier. Un précédent défavorable pour la FFR, qui a finalement décidé de ne pas faire appel.
Des jurisprudences contradictoires
Le cas de Ntamack s’ajoute à une liste de décisions disciplinaires parfois incohérentes. En 2023, Uini Atonio avait également vu sa suspension se prolonger uniquement sur les rencontres du Tournoi, sans possibilité de comptabiliser les matchs de championnat. En revanche, en 2024, Paul Willemse, sanctionné lors de la première journée, avait pu purger une partie de sa suspension en Top 14 et revenir plus tôt. Une disparité qui soulève des questions sur l’homogénéité des décisions prises par la commission des Six Nations.
Une absence confirmée en Top 14
Si certains espéraient voir Ntamack postuler avec Toulouse ce week-end contre Clermont, la Ligue Nationale de Rugby a rapidement mis fin au débat. Selon les règlements de World Rugby, une suspension internationale s’applique à toutes les compétitions, rendant l’ouvreur inéligible. Son nom devrait donc apparaître comme “indisponible” dans le logiciel de gestion des feuilles de match.
La LNR s’est confiée sur le sujet via Midi Olympique :
“Une suspension est effective au niveau international, régi par World Rugby. C’est valable pour toutes les compétitions et sa licence est censée être suspendue. On ne voit donc pas comment il pourrait être aligné sans licence.”
Le n°10 des Bleus pourra officiellement rejouer à partir du 24 février, soit une semaine sans match international. Il devrait donc retrouver le terrain le 1ᵉʳ mars avec le Stade Toulousain contre Vannes, avant de faire son retour sous le maillot tricolore le 8 mars en Irlande.
Un imbroglio réglementaire
Initialement suspendu pour trois semaines, Ntamack espérait une réduction à deux semaines après avoir suivi le protocole “Head Contact Process”. Cette étape a bien été validée, mais la confusion est venue de l’interprétation de la disponibilité du joueur pour Toulouse. La FFR pensait que l’absence de liste de “joueurs protégés” lui permettrait de purger sa deuxième semaine de suspension lors de la rencontre face à Clermont. Une lecture du règlement que la commission a refusée, laissant Ntamack sur le carreau pour un match supplémentaire.
Un coup dur pour le joueur et pour les Bleus, qui devront se passer de leur maître à jouer face à l’Italie, avant un déplacement crucial en Irlande.
