Le Stade Français se trouve au bord du gouffre, pris dans une spirale négative qui menace de l’entraîner vers la relégation.
À Paris, personne ne semble avoir envisagé sérieusement ce scénario : ni les dirigeants, qui n’ont prévu aucune clause spécifique dans les contrats des joueurs en cas de descente, ni l’encadrement, dont les signaux ont semé le trouble tout au long de la saison.
Comme l’explique Midi Olympique, pas moins de dix-sept joueurs arrivent en fin de contrat, et l’absence de plan B révèle l’impréparation générale d’un club pourtant habitué à l’élite.
À la tête de l’équipe, l’Anglais Paul Gustard a décidé d’aller au bout de son engagement sans envisager d’extension, une position qui, même si elle reste légitime, a alimenté les doutes au moment où l’unité aurait dû primer. L’incertitude qui entoure son avenir a fragilisé le discours fédérateur, accentuant le sentiment d’une structure qui peine à se resserrer face au danger.
Sportivement, le collectif parisien s’est replié sur un style de jeu restrictif, renonçant à l’audace. Mais cette prudence a ses limites : les dernières rencontres, marquées par des fléchissements en seconde période contre Montpellier et le Racing 92, ont révélé un déficit physique inquiétant.
Les prochaines échéances, à Aimé-Giral, s’annoncent redoutables. Paris saura-t-il surprendre ses adversaires ? Aura-t-il la force de tenir tête à ses rivaux directs, bretons ou catalans ? Et si le classement l’y contraignait, serait-il prêt à disputer et remporter un barrage face à une formation ambitieuse de Pro D2 ?
En interne, le silence règne cette semaine. Après la déroute face au Racing (49-24), les joueurs ont repris l’entraînement mercredi, tentant de se concentrer loin des micros et des caméras.
Une seule voix a percé ce mutisme, celle de l’ailier Lester Etien :
« Je ne veux pas faire partie de la génération qui fera descendre le Stade Français en Pro D2. »
Une phrase qui résume l’état d’esprit actuel : celui d’un groupe conscient de flirter avec l’histoire, mais dans le mauvais sens.
